«Toutes les explications du monde ne justifieront pas qu'on ait pu livrer aux chiens l'honneur d'un homme… », avait dit François Mitterrand dans son oraison funèbre de Pierre Bérégovoy. Nous reprenons à notre compte cette célèbre phrase pour décrire le sort réservé présentement à notre ami M. Khemaïes KSILA par quelques membres de son propre parti, ETTAKATOL (FDTL) et par des sympathisants d'ENNAHDHA, et leurs chiens de garde. Nous avons côtoyé et bien connu Khemaïes durant plus de 10 années de lutte acharnée contre la dictature de Ben Ali, au cours desquelles il nous a été donné de voir la combativité du démocrate convaincu et du défenseur infatigable des droits de l'homme qu'il est. Certains d'entre nous lui avait, certes, difficilement « pardonné » sa brève et malencontreuse expérience au sein du RCD. Il ne s'en est jamais caché et avait publiquement exprimé, contrairement à beaucoup d'autres, son regret avec une sincérité insoupçonnable. Quelques membres de la direction du parti ETTAKATOL, auquel il a grandement participé à en faire ce qu'il est aujourd'hui, après les élections de l'assemblée nationale constituante, mènent tous azimuts une véritable cabale d'une agressivité dont la bassesse le dispute à l'indécence, nous interpelle au plus profond de nous-mêmes, pour exprimer, d'abord, notre solidarité indéfectible avec l'élu de l'ANC qu'est Khemaïes, ensuite, notre condamnation la plus indignée de cette diabolisation ignominieuse orchestrée par ceux qui n'ont guère brillé par leur subit « franc-parler » durant les années de braise dictatoriales. Lorsque la parole était serve et que peu de Tunisiens osaient braver les interdits despotiques, Khemaïes défendait, avec quelques autres, courageusement et sans relâche toutes les victimes de la répression, notamment les islamistes d'ENNAHDHA, tout comme le droit à la libre action politique, entre autres, d'ETTAKATOL. Khemaïes KSILA paye actuellement le lourd tribut de la liberté/devoir d'expression transcendant les frontières partisanes. Dès la séance d'ouverture des travaux de l'ANC, Khemaïes s'est distingué par une vision et une compréhension authentiques des rouages démocratiques. Il a été un des porte-voix qui ont opposé une résistance efficace aux projets de lois d'organisation provisoire des pouvoirs publics, et du règlement intérieur de l'ANC. Deux batailles décisives couronnées par un franc succès et une double rétractation d'ENNAHDHA qui s'est retrouvée, d'emblée, minoritaire lors du vote ! Khemaïes KSILA, ou l'élu (trop bien élu) par qui le scandale arrive, doit être désavoué, discrédité, piétiné dans la boue la plus crasse, pour que sa voix tonitruante cesse d'être audible. Nul doute que sa tête a été mise à prix par ENNAHDHA dont il était devenu le « pire ennemi ». Les BENNOUR & Co, voix de leur maitre planqué derrière son éphémère perchoir, montrent alors pattes blanches en courbant servilement l'échine, à la recherche de la grâce du Calife… Nous, signataires du présent « coup de gueule » exprimons notre soutien indéfectible au député-constituant Khemaïes KSILA dans cette ignoble cabale qui le vise tant par ses propres faux-camarades d'ETTAKATOL que par les fanatiques d'ENNAHDHA et des journaux de caniveau qui les relaient, en lui assurant que le combat courageux qu'il mène, pour un avenir moderne, tolérant et pluriel de la Tunisie, au nom des valeurs et principes démocratiques, des libertés fondamentales et de l'Etat de droit véritable, est également le notre. Nous le poursuivrons contre les fanatiques et leurs acolytes renégats, avec les vrais patriotes et authentiques démocrates tunisiens où qu'ils soient ! Signatures : (Par ordre alphabétique) Anouar Kanzari Habib Ouarda Houcine Bardi Jalel Matri Jamel Jani Lotfi Chebbi Mohsen Mezni Moncef Guedouar Mouhieddine Cherbib Mrad Gadhoumi Najeh Chaâri Néjib Baccouchi Rabeh Arfaoui
La réaction d'Ettakatol Nous avons pris contact avec Mohamed Bennour, porte-parole d'Ettakatol, pour connaître la réaction de son parti, quant à la teneur de cette pétition. Il nous informe, au passage, que l'un des signataires Jamel Jani a été directeur de campagne de Néjib Chebbi, PDP. Voici, par ailleurs, sa déclaration : « Nous aurions bien souhaité que Khemaïes Ksila, défende ses positions d'aujourd'hui, durant les neuf années passées à défendre corps et âme, Ben Ali et le RCD avant d'être exclu par le même Ben Ali par communiqué au Bureau politique du RCD, dissous par la Révolution. Sur ce, je n'ai rien à ajouter ».