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L'administration ne met pas les pieds dans l'eau
Freins au tourisme de plaisance
Publié dans Le Temps le 23 - 07 - 2009

La plaisance attire de plus en plus de touristes. La Tunisie a tous les atouts pour développer la plaisance. L'infrastructure maritime tunisienne est propice au développement de ce secteur.
En effet, notre pays dispose d'une chaîne de 25 ports de plaisance et mouillages en plus de mille-cinq-cents postes d'accostage qui offrent aujourd'hui des possibilités d'hivernage pour les bateaux de plaisance. Les marinas de Tabarka, Sidi Bou Saïd, Kantaoui, Yasmine Hammamet, Monastir et Houmt Souk sont dotées de toutes les commodités nécessaires. On compte 4693 bateaux fréquentant les différents ports du pays. Toutefois, l'activité de plaisance ne représente que 0,7% de la capacité d'accueil méditerranéenne. Où en est la plaisance aujourd'hui en Tunisie ? Est-elle un produit touristique à part entière ? Quels sont les problèmes qui freinent cette activité ? Où en est l'industrie de la plaisance en Tunisie ? La plaisance a-t-elle pris le large ?
La plaisance comme l'a dit Afif Kchouk directeur de Tourisme Info autour d'une table ronde " est un éternel vieux-nouveau produit : vieux au vu : âge, nouveau au vu : performances. Tous les produits nouveaux comme le golf,la thalasso ont évolué, sauf la plaisance. La première étude a été réalisée par l'ONTT en 1975 et la dernière a été conçue par le bureau d'études marseillais Créocéans dans le cadre de la coopération tuniso-française. Certes affirme Afif, l'Etat a joué son rôle de pionnier et a montré la voie en construisant le premier port de plaisance touristique : Sidi Bou Said. Après les stations intégrées ont pris le relais (Port Kantaoui, Monastir et Tabarka) et le 15octobre, le Président Ben Ali donne le coup d'envoi de Bizerte Cap 3000. Le 8 juillet 2009 a été promulgué le code des ports maritimes dont font partie les ports de plaisance. Ceci n'empêche que cela fait plus de 20 ans que les choses n'ont pas changé ou si peu, que les problèmes sont toujours les mêmes et que même l'enthousiasme n'a pas changé. L'activité plaisance est en déclin. Plusieurs manifestations nautiques ont disparu comme la route de Malte ou le Trident de Neptune. Le Tunisien n'a pas le pied marin et les investisseurs et hommes d'affaires ont les pieds sur terre. C'est vrai que le Tunisien a tourné le dos à la mer. Pourtant la formidable explosion du tourisme de plaisance et son important impact socio-économique auraient dû nous inciter à prendre les choses un peu plus au sérieux "

Des tracasseries administratives lourdes :
Les problèmes de la plaisance en Tunisie sont toujours les mêmes depuis la nuit des temps. " Ils sont d'ordre réglementaire, administratif et fiscal. " affirme le directeur du port de Yasmine Hammamet Ahmed Mootamri. Un code des ports maritimes vient d'être promulgué mais on ne nous a jamais consultés pour donner notre avis sur cette activité qui nous intéresse et qui n'a pas encore retrouvé sa vitesse de croisière en raison surtout des lourdeurs administratives notamment les procédures des entrées et des sorties des bateaux, les inspections de la douane et le déplacement d'un port à un autre. Tout cela freine l'activité de plaisance et fait que plusieurs plaisanciers n'ont plus envie de revenir dans nos ports. Trop de tracasseries qui nuisent au développement du secteur. Bien sûr, il faut une mise à niveau des textes législatifs et fiscaux sinon, on risque de ne pas avancer par rapport à la concurrence " Hédi Gharbi vice président de la chambre syndicale des industries nautiques a fermé sa société. Tout simplement avoue-t-il " les formalités pour l'obtention du permis de bateau sont longues et n'encouragent pas au développement de l'industrie nautique. Le client doit attendre plus de cinq mois pour naviguer et nos ports continuent de chercher désespérément des bateaux. C'est pourquoi, j'ai arrêté toute activité ". Il est vrai comme l'a affirmé l'Italien Daniele Nadotti du Pacific Store implanté à Menzel Bourguiba, " il faut considérer la plaisance non pas comme une animation ou un simple produit touristique mais comme un secteur d'activité à part entière, une industrie capable de drainer des investisseurs tunisiens et surtout étrangers. Il faudrait encourager l'installation des industriels en Tunisie et pourquoi ne pas promulguer une loi comme celle des voitures FCR pour les bateaux étrangers. Il faut aussi penser à introduire la plaisance dans le code des investissements " Noemi Hernandez responsable de gestion et du marketing à Pacific Store affirme de son côté :" Il faudrait assouplir la législation et ouvrir la porte aux investisseurs étrangers. La plaisance pourra se développer plus car tous les atouts plaident pour la Tunisie "

Développer l'animation touristique
L'animation nautique se développe aussi avec les voiliers, les parachutes ascensionnels, les planches à voile, les pédalos, les catamarans, les skis nautiques. Le plaisancier aura des possibilités de loisirs au sein de ces espaces nautiques ou à proximité des ports : les terrains de golf, les clubs d'activités aquatiques, les centres de plongée, les circuits culturels, archéologiques. Pour de nombreux hôtels, ce tourisme de plaisance est porteur. Il contribue à améliorer les taux d'occupation en périodes de basse saison en plus une clientèle différente et sans aucun doute plus aisée. Donc aucune fausse note n'est permise. La fidélisation des clients plaisanciers se fait de bouche à oreille dans ce métier qui requiert une qualité irréprochable. Quant aux prix, ils sont particulièrement attractifs surtout en tenant compte du coût du séjour et de l'hivernage. Toutefois l'étude du bureau Créocéan a prouvé la faiblesse de l'activité de plaisance en Tunisie. Elle a dénoté que le ration d'équipements est faible. On compte 0,25 bateau pour chaque 1000 habitants. Le secteur location des voiliers est peu exploité" La plaisance tunisienne recule malgré ses enjeux économiques et financiers car l'administration ne fait rien " souligne M.Mootamri. Aucun administrateur n'a mis les pieds dans un bateau. Où sont les professionnels de la plaisance ? Il faudrait développer d'abord une culture de la mer, l'enseigner dans les écoles et la vulgariser dans les administrations auprès de tous les responsables et du citoyen. " On construit des palaces qui tournent le dos à la mer ajoute Afif Kchouk. Le tourisme de plaisance a engendré de nouveaux produits nautiques comme le charter, la location à journée, l'embarquement sur navire de pêche mais avec toutes ses difficultés juridiques, administratives, industrielles et de maintenance. Même l'initiative fait défaut dans ce sens que même les grandes opérations de promotion (régates) nous viennent des autres et sont comme les jours heureux rares "

La formation, souci majeur
La formation reste le parent pauvre de la plaisance. M.Gharbi parlait d'un manque flagrant de main-d'œuvre qualifiée " Pour la fabrication de bateau, nous nous ne disposons pas de vrais professionnels. Les moniteurs sur nos plages n'ont aucune qualification professionnelle. Et pourtant, ils sont censés d'apprendre aux touristes les ABC de la voile et du catamaran. La plupart ne sont pas diplômés et sont des intrus à la profession. " Afif Kchouk intervient pour dire que " suite à un partenariat tuniso-français, un institut de formation dans les métiers de la mer ouvrira ses portes dans les prochains mois. Il répondra aux différents besoins des plaisanciers. Ce qui créera plusieurs emplois supplémentaires dans les métiers de transport maritime " Mais peut-on trouver des réponses dans le nouveau code des ports maritimes ? M.Mootamri ne mâche pas ses mots " Le manque flagrant de communication entre les professionnels et l'administration freine énormément le secteur. On ne peut pas avancer car ce secteur n'a pas encore pris le large. Il est en rade et pour la parade : levons le voile ! "

Commercialisation et marketing
De nombreux ports sont saturés en été en Europe, incitant les plaisanciers à parquer leur bateau hors de l'eau comme cela se fait sur de nombreuses côtes méditerranéennes. Le cas le plus édifiant est la Bretagne. Environ 60.000 bateaux de plaisance à voile ou à moteur, sont stationnés en Bretagne mais il y en a près de 10.000 en liste d'attente. Des carences en anneaux, il y en a partout sur le littoral méditerranéen et cela constitue une entrave pour certains plaisanciers pour parquer leurs bateaux. Cette pénurie d'anneaux pourra attirer cette clientèle de plaisanciers vers nos ports. " Mais se lancer sur ce marché affirme Châabane Mansour conseiller à la Marina de Houmt Souk implique de faire une communication ciblée. Il faut avoir une vitrine internet et être présent sur les sites communautaires. Mais aussi promouvoir nos ports dans les salons et les foires touristiques voire inviter les décideurs, les TO et les voyagistes spécialisés dans ce créneau pour se familiariser avec notre destination. La promotion, c'est la plus difficile. Elle doit être agressive pour se démarquer de la concurrence. Nous assistons à un recul des marchés allemand, anglais et espagnol. Comme tout client touristique, le plaisancier est à la recherche de la bonne promo du moment. Et accro à Internet pour dénicher les meilleurs prix. Le touriste plaisancier reste une niche et pour cela nous devrons accorder un grand intérêt à ce secteur qui pourra constituer une filière économique à par entière et élaborer une stratégie de marque. Cela passe par deux objectifs : se doter d'outils de promotion et de commercialisation et développer l'image d'une destination de plongée. Cela sous-entend une présence plus forte dans les grandes manifestations internationales. C'est à ce prix que la Tunisie pourra gagner son challenge ". Bref, Le tourisme de plaisance a plus que jamais besoin d'innovations et d'idées nouvelles pour se développer. La pression de la concurrence méditerranéenne se fait de plus en plus forte. Nos professionnels devront se montrer plus offensifs au plan commercial, comprendre le fonctionnement du marché et anticiper ses évolutions. L'apport de l'administration est important. Mais la solidarité des professionnels est indispensable et comme l'a dit Afif Kchouk en clôture de cette table ronde " Il est temps de créer une fédération groupant les ports de plaisance. Un souhait formulé par tous les participants ".


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