Le blocus israélien toujours maintenu * L'ONU tire la sonnette d'alarme: Une « profonde crise de dignité humaine » à Gzaa Le Temps-Agences - Les violences israélo-palestiniennes ont continué hier, à la veille de l'expiration d'une trêve de six mois dans la bande de Gaza, où les dirigeants israéliens hésitent à lancer dans l'immédiat une opération militaire de grande envergure. Neuf roquettes et obus palestiniens ont été tirés à l'aube vers le sud d'Israël sans faire ni victime ni dégât, a annoncé une porte-parole militaire. La veille, 20 roquettes tirées par des militants palestiniens depuis la bande de Gaza s'étaient abattues sur le sud d'Israël. Une roquette avait explosé aux abords d'un supermarché à Sdérot, ville limitrophe de la bande de Gaza, faisant deux blessés légers et endommageant des véhicules. Israël a mené deux raids aériens dans la nuit dans la bande de Gaza au cours desquels un Palestinien de 47 ans a été tué. Hier, un nouveau raid aérien a visé deux lanceurs de roquettes dans le nord de la bande de Gaza, dans le secteur de Jabaliya, a indiqué un porte-parole de l'armée israélienne. L'un des lanceurs était prêt à faire feu, le second avait déjà tiré. Il s'agit du cinquième raid aérien depuis mercredi, a-t-il précisé. Israël a également maintenu fermé les points de passage vers le territoire contrôlé par le Hamas. Ce blocus a provoqué une rupture des stocks de farine distribuée par l'Office des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) dans la bande de Gaza. "Les fournitures de blé qui devaient arriver le 9-10 décembre n'ont pas pu être acheminées en raison des tirs de roquettes si bien que les minoteries ne peuvent fonctionner et l'UNRWA a été contrainte de suspendre ses distributions de nourriture", a indiqué un communiqué. L'UNRWA fournit une assistance alimentaire à 750.000 Palestiniens, soit la moitié de la population de la bande de Gaza. Le Hamas et le Jihad islamique se sont prononcés contre la poursuite de la trêve alors que les responsables israéliens se sont dits favorables à sa prolongation tout en agitant la menace d'une attaque de grande envergure dans la bande Gaza. Un porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, a indiqué hier qu'il n'y avait "pas de possibilité de renouveler la trêve avec Israël qui expire le 19 décembre". "L'ennemi sioniste l'a détruite et y a mis fin. Nous, au Hamas, avons le droit de répliquer à toute agression sioniste contre le peuple palestinien. Ceci est un devoir national", a-t-il ajouté. Il a averti que le Hamas agirait "conformément à la situation sur le terrain". Le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a pour sa part réaffirmé hier que son pays n'avait "pas peur de lancer une opération militaire de grande envergure dans Gaza mais il est inutile de se précipiter". "Lorsque la situation deviendra insupportable, nous n'hésiterons pas agir", a prévenu le chef du parti travailliste. Cette politique a été critiquée alors que la campagne électorale pour les législatives du 10 février a déjà commencé en Israël. La ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni, dirigeante du parti au pouvoir Kadima (centriste), a ainsi dénoncé la "passivité" de M. Barak. Le dirigeant de l'opposition de droite Benjamin Netanyahu, donné favori par les sondages pour remporter les élections, a lui aussi estimé qu'il fallait passer "d'une politique de passivité à une politique de dissuasion active" en attaquant le Hamas. La trêve avait été mise à mal le 5 novembre à la suite d'une opération de l'armée israélienne à la frontière de Gaza contre, selon elle, le creusement d'un tunnel destiné à des attaques anti-israéliennes. En représailles, les groupes armés palestiniens ont repris leurs tirs contre Israël qui a riposté en renforçant le blocus du territoire. -------------------------------------------- L'ONU tire la sonnette d'alarme : Une « profonde crise de dignité humaine » à Gzaa Le Temps-Agences - Le blocus imposé par Israël à la Bande de Gaza provoque une "profonde crise de dignité humaine" dans ce petit territoire palestinien, où le taux de chômage s'élève désormais à 49% de la population active, selon un rapport du Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (UNOCHA). Ce document rendu public hier alerte la communauté internationale sur la situation des 1,4 million d'habitants de la Bande de Gaza, qui ont aujourd'hui le plus grand mal à assurer leur subsistance en raison des pénuries en eau et en nourriture. Selon l'UNOCHA, le taux de chômage dans ce territoire côtier est passé en un an de 32% de la population active à 49%. Le rapport ajoute que les habitants de la ville de Gaza sont privés d'électricité jusqu'à 16 heures par jour. L'eau potable n'arrive qu'une fois par semaine à la moitié de la population locale, et ce pendant quelques heures seulement. Quant à sa qualité, elle est à 80% inférieure aux normes sanitaires, selon le rapport onusien. Israël a procédé au bouclage de la Bande de Gaza après la prise de contrôle du Hamas, voilà 18 mois, et a depuis intensifié son blocus début novembre.