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« Un meilleur équilibre du marché s'impose pour sauvegarder l'intérêt des éleveurs » Consommation - Quel impact de l'envolée des cours des matières premières sur le secteur avicole ? : M. Riadh Karma, Directeur Général du Groupement Inter-professionnel
Le secteur avicole joue un rôle important dans l'approvisionnement du pays en viandes blanches soit 55% du total des viandes produites en Tunisie. Ce secteur participe à 8% de la valeur de la production agricole et 25% de la production animale. Toutefois, ce secteur connaît certaines difficultés en raison de la hausse des prix des matières premières notamment le concentré qui risque d'avoir des répercussions sur le coût de la production comme nous l'explique M. Riadh Karma, directeur général du groupement inter- professionnel des produits avicoles et cunicoles Le secteur avicole produit environ 100 millions d'oeufs à couver par an qui donnent 78 millions de poussins d'un jour chair dans 30 couvoirs. Ces poussins sont vendus aux éleveurs qui sont en majorité des petits. Cette production est de 92.000 tonnes de viande nette soit 66% des viandes avicoles. L'ensemble des autres viandes estimé à 13.800 tonnes soit 13% des viandes avicoles est constitué de poules pondeuses ou de reproductrices de réforme (chair, ponte & dinde) ainsi que des poules de basse cour. Les autres espèces de volaille de basse cour (dindes, pintades, canards, oies, cailles et autruches) ne sont pas incluses dans ce chiffre car il n'y a pas eu d'estimation à ce jour. Ces quantités sont néanmoins négligeables. En 2004, le total de la production de ces viandes atteint 134.300 tonnes soit une consommation par habitant et par an de 13,5 kg pour chaque tunisien. La contribution des viandes de volaille dans le total des viandes a connu une évolution très importante. Elle ne représentait environ que 36 % en 1994, et 10 ans après, soit en 2004, elle atteint plus de 48 % du total des viandes produites en Tunisie. Le secteur de l'œuf de consommation répond à tous les besoins depuis 1984. La production totale d'œufs de consommation avoisine 1,47 milliard d'unités. La production industrielle représente à elle seule 1,3milliard d'unités, soit 91% du total produit, alors que la production d'œufs traditionnels est estimée à131 millions d'unités ce qui représente environ 9% du total produit. Au cours de l'année 2004, la consommation par habitant est estimée à 143 unités. Il est vrai, estime M.Riadh Karma que « la production de la volaille a progressé en Tunisie malgré le contexte général d'augmentation du coût des matières premières entrant dans la composition des aliments pour volaille. Une telle hausse pourra entraîner une augmentation des prix de vente de la volaille sur le marché et ceci dans le cadre de la sauvegarde des intérêts des éleveurs et de leurs activités avicoles. Les prix des matières premières notamment le tourteau du soja et le maïs ont connu une hausse vertigineuse. L'impact sera grand sur le coût de la production et en tant que GIPA, nous sommes tenus à intervenir face à cette envolée des cours des matières premières. La tonne du maïs qui était de 60 Euros en 2006 a augmenté de 40% en 2008. Les éleveurs ont commencé à accuser le coup. Le GIPA devra réviser les anciens prix et restructurer de nouveau cette filière car le coût de la production est devenu très élevé. Chose qui nous a emmené à nous orienter vers d'autres produits comme le blé fourrager dont le coût est nettement plus bas que le soja et le maïs.
Phrase supprimée fausse Et ceci dans notre stratégie de bien gérer ce secteur et ne pas léser l'éleveur tout en prenant en considération le pouvoir d'achat du consommateur. » M. Karma nous a fait remarquer que « le prix de vente à la production en Tunisie est très bas par rapport aux pays voisins. L'œuf se vend en Tunisie entre 94 et 100 m contre au moins 700 m en France. Notre souci est de régulariser le marché tout en évitant la surproduction et aussi la pénurie. La production de poulet de chair prévue pour l'année 2008 est de l'ordre de 90 mille tonnes environ contre 84.000 tonnes en 2007 et ce niveau permet de subvenir largement aux besoins du marché, notamment durant la saison estivale. En ce qui concerne le mois de Ramadan, la consommation est assez limitée, contrairement aux œufs, étant donné la fermeture des restaurants, des rôtisseries et des cantines ; nous prévoyons un niveau de production suffisant en plus des stocks très importants disponibles qui est de l'ordre de 3.500 tonnes de viande de poulet de chair congelé et 2000 tonnes de viande de dinde congelée et ce, en plus de 80 millions d'œufs de consommation réfrigérés.