Le secteur agrumicole n'est pas au beau fixe. Il est confronté à de nombreux problèmes. En effet, entre changements climatiques et imprévus, les professionnels du secteur s'inquiètent mais quand même restent optimistes. Une virée du côté de nos marchés municipaux permet de voir des citoyens se précipiter pour acquérir cette denrée alimentaire si chère actuellement, puisque le kg de clémentine dépasse les deux dinars (2d500). Le Cap Bon demeure la première région du pays où on cultive ce fruit. La production connaitra une légère progression de 10 à 15%, cette saison affirme Béchir Aounallah, président de l'Union locale de l'agriculture et de la pêche à Beni Khalled, malgré des conditions climatiques notamment la pénurie d'eau et l'augmentation de son taux de salinité et la vétusté des réseaux de distribution. Ceci sans oublier la coupure d'eau, les conduites en panne depuis Belli, le vieillissement des arbres soit 4000 ha entre Béni Khalled et Menzel Bouzelfa, la hausse des coûts de production par rapport à la baisse des prix de vente. Une flambée des prix sans précédent L'agrumiculture, fait aussi face, depuis quelques mois, à une flambée sans précédent de la Tristeza des agrumes (Citrus Tristeza Virus/ CTV), une maladie virale incurable qui a déjà touché 1000 hectares. Des centaines d'arbres, notamment des orangers greffés sur bigaradier, ont été déjà contaminés par le virus dans plusieurs localités du gouvernorat de Nabeul dont Béni Khalled, Menzel Bouzelfa, Takelsa, Soliman et Bouargoub. Environ 1500 nouveaux hectares ont été plantés cette saison notamment à Bir Dressen, Bouargoub, Menzah. Malgré cette extension, les coopératives de service de Beni Khalled, Menzel Bouzelfa et Menzel Bouzelfa, endettées et mal structurées, ne peuvent plus assumer leur rôle dans l'accompagnement du fellah, de son ravitaillement en semences et en engrais et la commercialisation de sa production. Et d'ajouter « Nous sommes loin des chiffres de 2015-2016 (560 mille tonnes). Les superficies s'étendent sur20 mille hectares. Malgré l'évolution du rendement de 7,5 tonnes à l'hectare en 1966 à 16 T/ ha en 2000, la productivité du verger agrumicole reste encore en deçà du niveau souhaité de 30 t/ha... La production devait atteindre les 300 mille tonnes, contre 267 mille l'année dernière. Toutefois, les problèmes structurels de la filière persistent et les mêmes problématiques reviennent sans cesse, notamment en raison de l'amélioration de la compétitivité de la production marocaine à l'export. En effet, l'export a stagné, passant de 54 mille tonnes en 1984 à 7 mille tonnes l'année dernière. Néanmoins, le développement des nouveaux marchés restent insuffisants pour écouler l'importante production. Aussi, l'insuffisance de l'export plombe la rentabilité financière des vergers. Problèmes de commercialisation C'est pourquoi l'ensemble de ces contraintes s'avèrent insurmontables du fait de leur caractère structurel, notamment le changement fondamental observé dans la structure des exportations et le faible taux de transformation et de valorisation. L'orange maltaise spécifique au pays, reste de loin la variété la plus prisée. Nous exportons essentiellement vers la France qui reçoit plus de 90% du volume exporté. Cependant, en comparant les prix à l'exportation des agrumes tunisiens avec ceux de l'Espagne et du Maroc, on remarque qu'ils sont toujours bien supérieurs. A cet effet, Il y a lieu de signaler que les agrumes sont menacés par la perte de leur importance sur le marché français, bien qu'il y ait encore une certaine engouement pour les maltaises tunisiennes, raison pour laquelle s'avère la nécessité de préserver cette image de marque et de la renforcer à travers des actions appropriées en matière de politique d'exportation Le marché local pourrait réduire considérablement le coût du conditionnement et par conséquent améliorer la compétitivité à l'exportation. Les prix des agrumes seront élevés. Les agrumes sont très convoités. Les consommateurs, ainsi que les producteurs, s'en plaignent. Tous pointent du doigt les excès qui se cachent derrière un circuit de distribution «archaïque qui ne répond plus à leurs attentes. Les prix des agrumes flambent : Les intermédiaires sont les seuls bénéficiaires. Ces intermédiaires existent bel et bien, explique Béchir Aounallah «Ce sont même eux qui se font le plus d'argent sur le prix de vente final. L'essentiel est de stabiliser les prix pour qu'ils soient à la portée des ménages, tout en garantissant un prix décent aux producteurs », explique-t-il. La Tunisie est en train d'augmenter considérablement sa production. Cette production va au moins doubler mais le marché, lui, ne doublera pas. Ni le marché intérieur, ni à l'export. La seule solution est d'écouler les surplus vers les industries de transformation qui font encore défaut dans notre pays. K.B.