Le long-métrage documentaire « Fathallah TV-10 ans et une révolution plus tard » » de la réalisatrice tunisienne Wided Zoghlami sortira le 9 septembre sur nos écrans. Une projection de presse de ce film a eu lieu récemment à la Cité de la Culture Chedli Klibi. Ce film nous laisse perplexes. Avec un titre voulu « à côté » et sciemment choisi, ce film de 75 minutes se veut provocateur à souhait, antisystème et à contre courant du déjà vu. On en convient. Comme quoi et ironiquement, les quartiers de Sidi Fathallah et Jebel Jeloud dans la banlieue sud de Tunis sont racontés à la télévision, qui, de surcroit, porte le nom de Fathallah TV ! Qui dit mieux ? Des images qui crient d'amères réalités avec parfois un discours cru qu'on ne pourra jamais voir à la télévision. Des quartiers des plus défavorisés et des plus ignorés depuis la nuit des temps par tous les systèmes politiques qui se sont succédé en Tunisie. Mais de quelle manière la réalisatrice a-t-elle concocté son film ? Voire raconté l'histoire où plusieurs histoires s'enchevêtrent, en fait. La subjectivité est de mise. Elle est en prime. Car et presque à la fin du film, la réalisatrice y apparait ! La narration nous prend au dépourvu et va dans tous les sens. A peine suit-on une histoire, qu'on va vers une autre, pour gagner une autre et revenir à la première ! Certes, Wided Zoghlami a mis dix ans pour faire son film entre Hammam Ghezaz, Bruxelles,Tunis, Fathallah et Jebel Jeloud. Cela lui a permis de suivre, de 2007 à 2017, le parcours particulier de trois artistes de musique Rap durant deux époques, allant de celle de la « dictature », à celle de la « démocratie. » Car entre les deux, rien ne semble avoir changé en Tunisie et selon les témoignages des personnages. Et c'est l'idée et le processus de création chez les jeunes générations de musiciens opérant hors des normes classiques au milieu de moult problèmes et obstacles que raconte le film. Ce dernier nous laisse sur notre faim. L.B.K