Figure intellectuelle et populaire, l'écrivain s'est éteint ce mardi. Après cinquante ans de carrière, il était devenu l'un des grands noms de la littérature arabe. Le romancier syrien Hanna Mina, écrivain considéré dans son pays comme le père du roman arabe moderne, est décédé mardi à l'âge de 94 ans, ont rapporté les médias étatiques. «Il est décédé au terme d'un long combat contre la maladie», précise l'agence officielle syrienne Ecrivain prolifique, son oeuvre s'inspire largement de l'univers de son enfance et de ses oppositions de jeunesse contre le mandat français. La mer, les paysages et sa ville natale, la cité côtière de Lattaquié, composent les décors les plus fréquents de ses ouvrages. Il est est né dans cette ville de Lattaquié en mars 1924. Il entre dans la vie active dès l'obtention de son Certificat d'études primaires. En même temps que ses divers métiers de jeunesse, il s'intéresse à la politique et à la littérature. Dès les années 1940, il envoie à des journaux des contes et nouvelles. En 1947, Hanna Mina entre au journal damascène Al-Inchaa', organe de presse intellectuel et nationaliste de l'époque dont il devient rédacteur en chef. Son premier roman, Les Lampes Bleues, est publié en 1954 et en fait un précurseur du mouvement réaliste de la littérature arabe. Trente-neuf ouvrages, romans, contes et nouvelles suivront. Son roman le plus célèbre a été publié en 1966 et s'intituleLa voile et la tempête». Il décrit la vie d'une Syrie sous mandat français qui lutte pour son indépendance, au moment de la Seconde Guerre mondiale. Une autre de ses oeuvres phrases, Soleil en instance, a été traduite et éditée en français en 1986. Lauréat de plusieurs prix de littérature arabe, il a reçu notamment le prix Naguib Mahfouz décerné en Egypte. À l'instar de sa génération d'écrivains syriens, l'écriture d‘Hanna Mina est connue pour être réaliste et engagée. Il aborde les vies quotidiennes les plus simples et met au centre de son écriture une réflexion sur la société. Ce vétéran de la littérature arabe a participé à la création de l'Association des écrivains syriens et l'Union des écrivains arabes à Damas, dans les années 1950. Le ministère de la Culture syrien décerne chaque année un prix de littérature «Hanna Mina». Mardi, ce même ministère a salué «un des plus grands romanciers arabes, symbole du roman dans le monde». Condoléances des écrivains tunisiens et arabes L'Union des écrivains tunisiens (UET) et l'Union des écrivains arabes ont adressé leurs condoléances aux écrivains et au peuple en Syrie, suite au décès du romancier syrien Hanna Mina, le 21 août 2018. L'agence de presse officielle syrienne "SANA", avait annoncé, mardi, la mort de Hanna Minna qui s'est éteint à l'âge de 94 ans " au terme d'un long combat contre la maladie". Dans un message adressé au président de l'Union des écrivains arabes en Syrie, Salaheddine Hamadi, président de l'UET a écrit ; "en mon nom et au nom des écrivains et intellectuels tunisiens, je vous transmets mes sincères condoléances..". Il a regretté la perte d'"un grand créateur, un vétéran de la littérature arabe et une grande icône du roman arabe contemporain connu pour son combat incessant, son appartenance et sa loyauté.. ". Dans son message, le Secrétaire général de l'Union générale des écrivains arabes, Habib Sayegh, a rappelé "le rôle de Hanna Mina dans la création du premier noyau de l'Union générale des écrivains arabes". Le romancier disparu a été également parmi les fondateurs, durant les années 50, de l'Association des écrivains syriens et l'Union des écrivains arabes à Damas. En Syrie, Hanna Mina est considéré comme le père du roman moderne. Il est connu pour son œuvre prolifique et ses romans marqués par le réalisme. Ce natif de la ville de Lattaquié en 1924, a toujours été inspiré dans ses écrits par la mer et la montagne et affichait sa solidarité avec les pêcheurs de cette cité méditerranéenne qui luttent pour une vie digne. Hanna Mina, auteur d'une quarantaine d'ouvrages, est lauréat de plusieurs prix de littérature arabe, notamment le prestigieux prix égyptien "Naguib Mahfouz". Un prix de littérature annuel au nom de "Hanna Mina" est décerné annuellement par le ministère syrien de la culture. Dans sa jeunesse, il a exercé plusieurs petits métiers, avant d'entamer une carrière de journaliste et écrire des textes pour la radio et la télévision syriennes. Ses débuts dans la littérature étaient avec un premier roman "Les Lampes bleues". Son célèbre roman "La rue et la tempête" autour d'une Syrie en lutte pour l'indépendance, alors sous protectorat français, a été adapté au cinéma, en 2012.