La petite salle de l'Agora ne pourra certainement pas contenir l'affluence qui se dessine pour ce concert pas comme les autres! Avec ses cent places, la salle risque fort de refuser du monde tant la demande est importante. Deux musiciens et les standards du jazz Pour ce concert prévu le mercredi 1er mars à 19h, le jazz sera convoqué et honoré par deux pointures tunisiennes. Ce sont Yasmine Azaiez et Omar El Ouaer qui associent leurs talents pour une soirée qui reviendra sur les plus grands standards de jazz et plus encore. Pianiste, El Ouaer aura la tâche de tenir le tempo, s'évader pour quelques solos et faire retentir le piano jazz qu'il affectionne. Auréolé par ses succès récents et son passage réussi à Jazz à Carthage, El Ouaer est la valeur qui monte et la relève dans le monde du jazz tunisien où les guitaristes sont nombreux mais pas les bons pianistes qui peuvent jongler avec les répertoires tout en restant inventifs. Ecouter jouer Omar El Ouaer est un vrai régal de mélomane tant cet artiste maîtrise son sujet et peut passer du swing le plus débridé à des envolées dans le style de Herbie Hancock ou Keith Jarret. En un mot comme en cent, El Ouaer est probablement l'unique pianiste jazz qui, en Tunisie, pourrait assurer une soirée solo. Et c'est tout dire... Yasmine Azaiez, c'est tout un programme. Ses récentes apparitions au festival de la médina ont comblé le public et permis de constater que la virtuose avait fait énormément de progrès en termes conceptuels. En effet, ses récitals ne sont plus seulement un éblouissement de technicité mais aussi des moments de découverte musicale. Travaillant sur les fusions, tirant le maximum de son violon, Azaiez est en train de passer sur un palier supérieur. De plus, elle a désormais un public fidèle qui la porte et la tire vers le haut. La convivialité d'une jam-session Pour ce duo avec El Ouaer, il semble que Yasmine Azaiez va se séparer de son violon pour prêter sa voix aux standards jazz qui seront revisités par les deux musiciens réunis pour un récital pas comme les autres. Toutefois, l'espoir est grand pour les puristes d'entendre le violon de Yasmine reprendre à sa manière des solos de cuivres ou des partitions pour guitare. De toutes les manières, le jazz a ses raisons que la raison ignore et tout est du domaine du possible dans une jam-session avec deux artistes aussi talentueux. Un mot d'ordre: surprenez-nous et laissez venir la musique! Une belle perspective et peut-être un filon musical pour l'Agora qui pourrait choisir de réunir des duos sur sa scène pour renforcer la présence du jazz dans nos murs. A suivre et à savourer avec l'ambiance des petites salles quasiment unplugged et un public toujours chaleureux et au fait de la performance des artistes invités.