Les partis politiques font part de leurs griefs. Chafik Sarsar leur promet que l'Isie prolongera les délais d'enregistrement Sur 194 invitations envoyées aux différents partis politiques, ce sont seulement une vingtaine de représentants de ces partis qui ont répondu présent et qui ont assisté, hier, à la Cité des sciences, à Tunis à la première réunion organisée par l'Isie en vue de préparer et de discuter les moyens de garantir les meilleures chances de réussite pour les élections 2014. Chafik Sarsar, président de l'Isie, a exprimé, à cette occasion, la volonté de l'instance et de ses membres de mener à bien leur mission, notamment concernant les inscriptions dont le nombre demeure très faible. Il a, en outre souligné, qu'il y a des acteurs qui veulent casser et bloquer le processus électoral et démocratique, acteurs qui n'ont pas hésité à pirater le système d'inscription en ligne. «Toute l'équipe technique de l'Isie s'active pour remettre le système en marche dans les plus brefs délais», a-t-il ajouté. Dans ce même ordre d'idées, un communiqué diffusé hier par l'Isie invite les citoyens, la société civile, les partis politiques et les médias à conjuguer leurs efforts pour se dresser face à ce « plan orchestré qui vise à faire échouer le processus électoral, notamment en sensibilisant l'opinion publique quant à la gravité de la situation et la nécessité de s'inscrire ». Lors de cette réunion, le président de l'Isie a déclaré que les inscriptions sont en train de suivre un rythme croissant et qu'elles ont atteint, à la date du mercredi 9 juillet, les 154.000 sachant qu'entre le 23 juin et le 7 juillet 108 000 nouvelles inscriptions ont été enregistrées. Les représentants de partis politiques qui ont assisté à cette réunion ont, pour la plupart, attiré l'attention sur la lenteur du rythme des inscriptions et ont invité l'Instance à étudier la possibilité de prolonger les délais fixés pour arrêter cette opération. Ahmed Khaskhoussi du MDS (Mouvement des Démocrates Socialistes) a insisté sur la responsabilité aussi bien de l'ANC, des partis politique que de l'Isie quant au bon déroulement des futures élections. Il a, ainsi, déclaré, que bien qu'elles n'aient pas été idéales et qu'elles aient été marquées par de nombreuses défaillances, les élections de 2011 ont eu le mérite d'offrir le maximum de chances aux citoyens pour pouvoir participer au scrutin. Il a, par ailleurs, relevé qu'aujourd'hui le contexte économique et social a fait que le citoyen se sente accablé de problèmes, désespéré et déçu, sentiments qui ne font que favoriser son désengagement vis à vis des futures élections d'autant plus qu'il a fini par se convaincre que plus rien ne peut plus faire changer une situation qui semble préétablie. Le secrétaire général du MDS a invité tous les acteurs à se mobiliser pour traiter la question de façon politique qui dépasse les blocages administratifs, techniques et sectoriels. Mohamed Salah Hidri, président du parti de la Justice et du développement, a attiré l'attention sur la grande responsabilité qui incombe à l'Isie pour mener à bien l'opération électorale et a exprimé des doutes quant à la possibilité d'organiser les élections à la date fixée d'autant plus, a-t-il souligné, que les désignations des comités régionaux de l'Isie ont été décidées avant de fixer la date des élections, fait relevé par l'Observatoire de l'indépendance de la justice. Le représentant du parti « Achaab » est intervenu invitant l'instance à assurer un meilleur contrôle et suivi de ses représentations régionales qui seront appelées à jouer un rôle crucial dans les prochaines élections. Mohamed Mzem du Front populaire a relevé que l'organisation un peu tardive de cette réunion démontre la faiblesse qui caractérise l'Isie en termes de communication aussi bien avec les partis qu'avec les citoyens. Il a, par ailleurs, tenu à rappeler que les élections de 2011 et malgré la motivation qui prévalait à cette époque ont connu une participation modeste, constat qui nous laisse plutôt inquiets pour les prochaines élections à un moment où c'est surtout le désespoir qui prévaut, a-t-il ajouté. Chafik Sarsar, pour sa part, est revenu, tout de même, à la possibilité de prolonger les délais d'inscription sur les listes électorales. «Cette éventualité n'est pas contraire à la loi en vigueur. Nous examinons actuellement l'éventualité d'aller au-delà du 22 juillet prochain pour permettre au plus grand nombre possible de citoyens de s'inscrire sur les listes électorales», a-t-il fini par lâcher.