Cent millions de dinars mobilisés En marge de l'atelier stratégique organisé hier à Tunis sur le thème «Vers un nouveau modèle de développement pour la Tunisie», une conférence de presse a été donnée pour présenter un programme de soutien des PME en difficulté. Souhir Taktak, PDG de la Bfpme (Banque de financement des PME), qui a exposé le programm,e a, de prime abord, souligné que les PME représentent plus de 80% du tissu économique tunisien et qu'un grand nombre d'entre elles qui rencontrent des difficultés financières peuvent être sauvées, moyennant un programme de restructuration qui comporte des mécanismes complémentaires. Elle a, en outre, attiré l'attention sur les défaillances du modèle actuel où on relève une concentration de programmes et de mécanismes de soutien au niveau de la phase de création de PME et un manque au niveau du financement des autres étapes de croissance de l'entreprise tels le développement, la transmission et le retournement. Face à cette situation, les défis qui se posent consistent en «le sauvetage des PME qui rencontrent des difficultés afin de leur permettre de poursuivre leur activité et de préserver les emplois qu'elles génèrent et le renforcement du rôle joué par l'Etat dans la promotion et le soutien des PME», a-t-elle ajouté. Le programme de soutien comporte cinq mécanismes de cofinancement, à savoir: un fonds de diagnostic, d'accompagnement et d'assistance, un fonds de renforcement des fonds propres, un fonds de crédit, des fonds de crédit participatifs et un fonds de garantie. S'agissant des modalités d'intervention de ces mécanismes, la conférencière précise qu'elles seront définies à la lumière du diagnostic de la situation de l'entreprise et de ses besoins, sachant qu'une entreprise peut bénéficier d'un seul ou de plusieurs mécanismes de soutien. La priorité sera, toutefois, donnée aux entreprises ayant une grande employabilité, qui offrent des emplois stables et qui sont implantées dans des zones de développement régional. On précise, par ailleurs, que la période approximative durant laquelle l'entreprise peut bénéficier de ce programme est de 60 jours. S'agissant de la catégorie visée par ce programme, on spécifie que l'entreprise doit satisfaire un ensemble de conditions, à savoir: être en activité ou ayant temporairement suspendu son activité pour des raisons liées au contexte exceptionnel, ne pas bénéficier du projet de sauvetage des entreprises en difficulté depuis 1995, ne pas avoir un volume d'investissement supérieur à 10 millions de dinars, avoir une grande capacité de productivité et d'employabilité et respecter les règles de transparence et de bonne gouvernance. Le nombre d'entreprises qui bénéficieront de ce programme a été estimé à 200 et le nombre d'emplois qui devraient être soutenus s'élève à 5.000. La direction générale du programme sera assurée par une commission relevant du ministère de l'Economie et des Finances. Une commission de suivi et de gestion sera, par ailleurs, créée au sein de la Bfpme, elle sera chargée du suivi des dossiers des entreprises susceptibles de bénéficier de ce mécanisme de soutien et elle sera composée de représentants du ministère de l'Economie et des Finances, du ministère de l'Industrie, de la Bfpme; de Sicars régionales, de la Sotugar ainsi que par des compétences supplémentaires selon les besoins. S'agissant du financement du programme, il a été décidé d'octroyer à la Bfpme une garantie de l'Etat afin qu'elle puisse accéder aux financements nécessaires, des ressources seront également prévues dans le cadre de la loi de finances complémentaire sachant que le coût total du programme s'élève à 100 MD dont 2 MD pour le fonds d'accompagnement et d'encadrement, 23 MD pour le fonds de renforcement des fonds propres, 15MD pour les fonds de crédits participatifs, 40 MD pour le fonds de crédit et 20 MD pour le fonds de garantie.