L'intérêt de la finance islamique réside dans le développement économique à travers la création d'emplois et le financement de petits projets C'est autour du thème «Rôle de l'éthique dans le développement de la finance islamique» que l'Association tunisienne de finance islamique a organisé sa sixième conférence internationale et à laquelle elle a convié nombre d'experts aussi bien tunisiens qu'étrangers. La conférence qui s'étale sur deux jours (5 et 6 avril), a permis lors de la première journée de soulever plusieurs points inhérents à l'éthique et au rôle qu'elle peut jouer pour renforcer la confiance des consommateurs du produit financier. Abdesattar Khouildi, secrétaire général du Centre d'arbitrage spécialisé dans la résolution des litiges dans la finance islamique, est revenu sur la perception de l'éthique du point de vue de l'administration, de la charia et de la loi. S'exprimant devant un panel de journalistes, le conférencier a précisé que les banques islamiques tout autant que les autres banques jouent un rôle en matière de dynamisation de l'économie et qu'elles permettent d'apporter une certaine valeur ajoutée au tissu bancaire et économique. Il pense, par ailleurs, que la finance islamique qui a montré son utilité aussi bien en Tunisie qu'à l'étranger, a de grandes potentialités de développement. Il note, à ce propos, qu'il serait opportun de se pencher sur la mise en place d'un cadre juridique et d'un système approprié pour développer cette activité. S'agissant des problèmes qui entravent le développement optimal de la finance islamique, il note qu'aussi bien pour les banques islamique que celles classiques, l'objectif commun est le développement de l'économie. La seule différence réside, selon lui, au niveau des produits offerts: la finance islamique ayant ses spécificités, des formations appropriées seraient nécessaires pour mieux informer les consommateurs potentiels et mieux gérer les produits. L'intérêt de la finance islamique réside, selon A.Khouildi, dans le développement économique à travers, notamment, la création d'emplois et le financement de petits projets. Pour ce qui est des potentialités de développement de la finance islamique en Tunisie, le conférencier pense que c'est surtout une question de volonté. Interrogé sur l'utilité d'évoquer aujourd'hui la question de l'éthique, il déclare que celle-ci a toujours été posée mais sauf qu'«on en parle davantage aujourd'hui car depuis la crise financière de 2008, il s'est avéré que le capitalisme a des limites qui dictent de repenser certains mécanismes tels les nouveaux produits ou les produits dérivés qui ne sont pas de vrais produits financiers mais des outils de spéculation».