Impressionnant de vélocité et de rigueur face aux champions du monde en titre, le Paraguay devrait accélérer la cadence face à des Slovaques encore en apprentissage... Egalité sur toute la ligne au sein du groupe F, les deux matches de la première journée s'étant achevés par des scores de parité. Si pour l'Italie, récolter un point face au Paraguay ne constitue pas une si mauvaise affaire, le nul contracté par la Slovaquie face aux Kiwis réduit quelque peu la marge de manœuvre des Européens, vu qu'ils devront affronter par la suite les deux têtes de listes du groupe. De la chance à l'erreur du débutant, il n'y a qu'un pas. La Slovaquie l'avait franchie face à la Nouvelle-Zélande, lors de sa rentrée des classes. Pour le premier match de son histoire en Coupe du monde, elle n'était pourtant pas loin de rendre une copie propre. Martin Skrtel et Jan Durica avaient en effet assuré derrière, tandis que Robert Vittek était parvenu à ouvrir le score à la 50'. C'est dire que le but du Néo-Zélandais, Winston Reid, dans le temps additionnel, a toutefois renvoyé la Slovaquie à ses chères études. Stanislav Sestak, l'un des meilleurs élèves contre les Kiwis, avouait même : " Jusque-là, on était malchanceux, et à cause de quelques erreurs, on avait l'habitude de perdre nos matches. Lors des qualifications, nous les avons corrigées et on a grignoté les points nécessaires pour aller à cette Coupe du monde". Et l'erreur s'est pourtant reproduite de nouveau face aux "All White ",ce qui a laissé dire à l'attaquant Erik Jendrisek, déçu de la tournure des événements : " Nous sommes vraiment dépités d'avoir concédé ce but à l'ultime minute, nous avions pourtant le match en main". Même son de cloche du côté de Vittek qui porte le costume de délégué de classe après avoir porté celui de buteur : " On n'a pas le droit de concéder un but comme celui-ci à la 93' d'un match aussi important que celui d'un match de poule d'une Coupe du monde, parce que ce genre de chose peut décider de notre avenir, à commencer par aujourd'hui, face au Paraguay ". Dans le monde du ballon rond, plus qu'ailleurs les mathématiques, n'ont pas leur place. Il suffit de jeter un coup d'œil sur les statistiques du match. Les 13 tirs au but slovaques contre 8 néo-zélandais ou les 10 corners face aux 3 obtenus par les Kiwis ne plaident en la faveur de la Slovaquie que sur le papier! La Slovaquie a au bout du compte raté son examen de passage, mais une séance de rattrapage est prévue aujourd'hui contre le Paraguay, pour peu que la leçon soit retenue... Progrès tactique et culture défensive Si le Paraguay affiche le même profil de jeu que celui produit face aux champions du monde italiens, la Slovaquie ne sera assurément pas de la fête aujourd'hui. C'est que la solidité défensive, la maîtrise collective des Sud-Américains, joint à peu d'espaces concédées aux Italiens, se sont avérés porteurs. A l'issue du choc italo-paraguayens, entre deux styles de jeu diamétralement opposés sur le papier, mais qui se sont rejoints sur le terrain, il y avait un sentiment de combat à armes égales selon les dires de Gerardo Martino, le sélectionneur des Albirrojos: " C'est très valorisant d'avoir fait jeu égal avec les champions du monde en titre. Avoir pu rivaliser ainsi est peut-être encore plus important que le résultat lui-même ". Pourtant, le score final aurait pu être encore plus flatteur pour le Paraguay s'il n'avait pas cédé de la même manière qu'il avait ouvert le score : sur un coup de pied arrêté. Tirer les enseignements de cette entrée en matière et corriger ces quelques imperfections , dès aujourd'hui, face à la Slovaquie, c'est le mot d'ordre actuel chez les Paraguayens: " Faire circuler le ballon avec plus de précision. Faire prévaloir nos progrès tactiques et notre culture défensive face à la Slovaquie ", affirme Justo Villar, le gardien paraguayen. Gageons qu'en dépit de la valeur de la sélection slovaque, les Paraguayens possèdent de précieux atouts pour prendre option sur la qualification...