« Quel rôle pour l'agence TAP dans le nouveau paysage médiatique ?», tel est le thème d'une conférence organisée, hier matin, au siège du Centre africain de perfectionnement des journalistes et communicateurs (Capjc), à l'initiative de l'amicale des anciens de l'agence Tunis Afrique Presse. Une ambiance de retrouvailles et d'échange d'idées intergénérationnel pour animer la réflexion sur le devenir de la TAP, à la lumière de ce nouveau contexte révolutionnaire. Là où la liberté d'expression et d'opinion pourrait nourrir l'esprit compétitif. Qu'on le veuille ou pas, les temps ont beaucoup changé et l'information aussi. Celle-ci n'est plus l'apanage de qui que ce soit, vu l'émergence des réseaux sociaux et la multiplication d'autres moyens de communication. S'y ajoute la rue d'aujourd'hui qui demeure le théâtre d'événements et source d'information sur le tas. Reste donc la manière de lire l'actualité et d'agencer les faits du jour à l'ordre prioritaire basé sur les principes du vrai journalisme. Pour l'agence TAP, comme prestataire national de news à l'instant, la question est beaucoup plus importante : quelle place doit-elle occuper sur la nouvelle scène médiatique ? Et comment va-t-elle percevoir l'actualité et juger son importance à l'égard du lecteur dans sa pluralité culturelle ? La mission serait certainement de mise. Mais pas impossible, de l'avis des intervenants. Dans cet ordre d'idées, M. Abdelkrim Hizaoui, directeur général du Capjc, a passé en revue l'impact du monopole de l'information exercé par la TAP dans le passé et son rôle dans la phase post-révolution. Le secrétaire général de ladite amicale, Béchir Ouarda, a affirmé que la TAP avait détenu le monopole de l'information officielle, notamment celle qui venait du palais de Carthage. Soumise sous le marteau du pouvoir et l'enclume de la nonchalance de son personnel, la TAP était, en fait, l'exemple édifiant de la dépendance partisane sous le règne de Bourguiba et le meilleur propagandiste de la politique de Ben Ali. D'ailleurs, elle n'était pas la seule qui se faisait belle vitrine du parti-Etat. Toutefois, elle reste une école qui a formé autant de générations, a-t-il qualifié. L'actuelle révolution a aussi ses vertus. «Nous vivons aujourd'hui en temps réel de ce qui se passe en Tunisie...», a fait remarquer M. Tahar Belkhouja, membre de l'amicale, en faisant référence au nouveau rôle dévolu à la TAP. Et d'ajouter que la responsabilité est capitale dans cette étape concurrentielle. Un de ses journalistes est intervenu pour faire valoir la portée internationale de l'agence, mettant l'accent sur l'ouverture des bureaux de la TAP à l'extérieur du pays. Pour une information bien lue et vendue. A ce niveau, la question de la formation continue s'impose de plus en plus comme un fer de lance du savoir et de nouvelles compétences. Dans la multiplicité de ce paysage médiatique, l'on devrait revoir la manière de traiter les faits. L'agence TAP doit s'inscrire, elle aussi, dans une nouvelle ligne éditoriale, prenant en considération tous les indicateurs d'un média de service public destiné en priorité à une large opinion nationale.