Opérationnel à Tunis depuis 1983, le Centre africain de perfectionnement des journalistes et communicateurs (Capjc) vient de souffler sa 30e bougie, en présence de ses fondateurs et de ses partenaires les plus fidèles. Au fil des ans, il mène un si long parcours riche d'acquis et d'expériences cumulés dans le domaine de la formation et de l'amélioration des compétences professionnelles. En fêtant son anniversaire, dans un nouveau cadre révolutionnaire, le Capjc a tenu, vendredi matin à son siège à Tunis, un séminaire ayant pour thème : «La formation continue des journalistes et communicateurs dans un contexte de liberté, nouveaux enjeux, nouveaux partenaires». A cette occasion, une cérémonie a été organisée en l'honneur des fondateurs du Centre, de ses anciens directeurs et de ses principaux partenaires. Des attestations leur ont été remises, en signe de reconnaissance et de considération. Le directeur de notre quotidien La Presse, M. Nejib Ouerghi, a également été honoré. Un grand hommage a été également rendu à M. Tahar Belkhodja, en tant que membre fondateur du Capjc, mais aussi pour les efforts louables qu'il avait déployés, à l'époque, pour donner naissance à ce Centre. Ce dernier est considéré aujourd'hui comme complémentaire de l'Ipsi en termes de formation et de perfectionnement. D'un autre côté, la fondation allemande Friedrich-Naumann constitue, elle aussi, l'ami et le compagnon du parcours avec qui le Capjc continue de garder de bonnes relations de coopération et de partenariat. Son directeur régional, M. Ronald Meinardus, qui a été aussi honoré, n'a pas tari d'éloges pour les rapports qui le lient à la Tunisie, trente ans durant. Ce partenariat s'est particulièrement focalisé sur le développement des programmes de formation continue des journalistes. Cela s'explique, affirme-t-il, par des motivations professionnelles à forte tendance vers la liberté du mot et de l'information. «On croit fort en la liberté de la presse, tout en ayant la profonde conviction qu'il n'y aura pas de société libre sans des médias libres... », a-t-il conclu. Par ailleurs, un court documentaire a été projeté pour remonter l'histoire du centre et les activités qui sont les siennes. Trois décennies déjà passées en cadence, le tout rythmé par l'image que véhicule le Capjc de lui-même et celle que perçoit son environnement intérieur et extérieur. Peu importe les impressions et les témoignages de tous ceux qui sont passés par là. Car la vérité n'est toujours pas la même. Tout dépend du contexte où se conçoit la politique médiatique et la manière dont les professionnels du métier s'appliquent à la digérer. Ces mêmes professionnels-témoins du passé sont aujourd'hui là pour réfléchir autrement et remettre les pendules à l'heure. Que d'importants enjeux et défis sont à relever ? Ainsi, le devenir de la formation professionnelle fait-il appel à de nouveaux partenaires pour mieux réussir cette phase transitoire. «Evidemment, dans ce nouveau contexte que nous vivons après la révolution de la liberté d'expression, il y a certainement des enjeux et défis nouveaux pour les journalistes, les médias et la communication en général », ainsi s'exprime M. Abdelkrim Hizaoui, directeur du Capjc, faisant valoir que la formation continue s'investit d'une responsabilité d'importance particulière. Et de prévoir, «nous devons accompagner le journalisme et la communication vers plus de professionnalisme, plus de rigueur et vers plus de respect des normes déontologiques et des règles juridiques». M. Hizaoui a également relevé que tout a commencé pour mettre en place une nouvelle stratégie, de manière à apporter à la profession et aux médias de nouveaux services de formation. Il s'agit de la formation dans les régions et au sein des entreprises médiatiques comme celle déjà initiée par La Presse et dans un autre hebdomadaire arabophone. «Nous avons identifié deux médias pour abriter ces expériences pilotes de formation in situ et qui sont en train d'être menées par une organisation danoise de formation continue des journalistes appelée « Up date », a-t-il indiqué, se réjouissant de voir le journal La Presse s'impliquer dans cet élan de formation. Qu'elle soit continue ou de base, la formation s'impose, actuellement, comme un défi majeur à relever pour être constamment à l'écoute des besoins de la profession et apporter des réponses en termes de formation intensive, sur le tas et à distance (coaching). Selon M. Hizaoui, le Capjc abritera un observatoire du paysage médiatique afin de disposer de données pouvant permettre d'envisager des stratégies plus adaptées aux besoins, et ce avec le soutien des partenaires internationaux, à savoir l'organisation danoise, le Canal France international. « En dépit de la modestie des moyens, cela va nous donner de nouvelles idées et nous apporter de nouveaux formats de formation mieux adaptés aux besoins actuels...», espère-t-il. Sans pour autant omettre de noter que le Capjc est en voie d'accéder, au cours de cette année, à un nouveau statut, celui d'Etablissement public à caractère non administratif (Epna).