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Un bilan encore «timide»
Projet de développement des zones montagneuses et forestières du Nord-Ouest
Publié dans La Presse de Tunisie le 03 - 12 - 2012

Trente ans déjà d'intervention et d'actions empiriques, et pourtant l'Office de Développement Sylvo-pastoral du Nord-Ouest (Odesypano), créé en 1981 à Béja, n'arrive pas aujourd'hui, à couvrir toutes les zones montagneuses et forestières de la région. Sa longue coopération financière, qui le lie avec la Banque mondiale, lui a permis de mettre en œuvre un projet de développement intégral, lancé depuis les années 80 et réalisé en trois tranches. Des sommes importantes ont été injectées pour sortir des milliers d'habitants et des ménages de la pauvreté et de l'isolement . Loin des plans théoriques truffés d'objectifs , la réalité sur le terrain en dit long. Et bien qu'il se soit pleinement engagé, dans la mesure de son possible, l'Odesypano aura encore du pain sur la planche. Ce qui a dicté d'ailleurs le lancement d'une quatrième phase qui devrait s'étaler sur six ans (2011- 2016).
A Béja ou à Jendouba, le modèle socio- économique constaté ne reflète pas véritablement les signes d'un milieu rural assez prospère et épanoui. Un mode de vie paysanne dont les conditions climatiques difficiles et la brutalité d'une nature dure et capricieuse ont alourdi la facture. Installée sur des douars et des agglomérations à haute densité démographique, la population locale s'est livrée à elle-même, s'adonnant à des activités purement agricoles basées essentiellement sur l'élevage et les grandes cultures. Il faut rappeler à ce niveau que les attentes de cette population sont restées sans réponses et leurs besoins, vitaux surtout, totalement insatisfaits, ce qui a aggravé encore plus les disparités sociales et creusé profondément les écarts . Malgré les 100 MD du projet de la BM lancé en 1981!
Beaucoup reste à faire...
Dressant un bilan des interventions de l'office au profit de 318 mille habitants, soit 67 mille ménages, le directeur général de l'Odesypano, M. Mohamed Louhichi, n'a pas nié que les contraintes et les problématiques se sont répercutées sur les objectifs tracés au départ. Et même sur le plan de gestion et de planification, le manque de synergie et d'une coordination effective n'a pas donné lieu à un vrai développement local basé sur une approche complémentaire et participative. Cela est dû à des relations conflictuelles entre la population et l'administration. Et pourtant, ces zones montagneuses et forestières ciblées ont détenu leur part de projets à caractère agricole et socio-économique. C'est que leur infrastructure rurale s'est vu renforcée de quelque 272 km pistes rurales construites et près de 600 km réhabilitées. L'accès à l'eau potable est assuré par des sources naturelles délaissées plus souvent sans entretien, ni aménagement. Le remembrement des terres morcelées, ici et là, a pu réduire l'effritement des parcelles qui a un impact positif sur la productivité culturale. La visite guidée sur le terrain nous a beaucoup montré que de tels projets méritent plus d'intérêt.
Au secteur Mkachbia, à Béja sud, où habitent 440 familles, l'intervention de l'Odesypano s'est limitée à l'aménagement intégré des bassins versants (oliviers, cuvettes individuelles, seuils en pierres sèches) et au réaménagement des pistes rurales. Son comité local de développement n'a été créé qu'à la fin de 2002 pour s'ériger, une année après, en groupement de développement agricole (GDA). La délégation de Thibar s'inscrit également dans le cadre des zones d'intervention de l'office.
Ce qui préoccupe réellement, c'est que depuis le démarrage de ce projet de développement local, il y a trente ans, la région garde encore les empreintes du passé, où le fait de promouvoir n'est qu'un goût d'inachevé. Aïn Dfali est une localité rurale, à quelques kilomètres de Thibar, abritant 1.214 habitants répartis sur 318 ménages. Constat : des champs d'oliveraies et d'amandiers ont été aménagés. Des réalisations si maigres et qui méritent d'être développées et multipliées.
Un besoin d'eau
Sur la même ligne, pas si loin de Aïn Dfali, Djebba, qui relève, elle aussi, de la délégation de Thibar, s'est montrée plongée dans d'immenses hectares des figuiers entourés d'un massif rocheux sur lequel s'illustre l'histoire des «sept dormants» et les sources d'eau «claires fontaines»qui coulent depuis la nuit des temps. Trois composantes naturelles qui font l'emblème de la zone et suscitent la fierté des Djebbois. Mais, ce beau tableau verdoyant cache au fond la tristesse d'une population autochtone fortement liée par des relations de parenté et de bon voisinage. 874 ménages au total n'arrivent plus à atteindre ses revendications les plus élémentaires et surtout l'accès à l'eau potable. Le caractère forestier et montagneux du milieu rend difficile et coûteux le raccordement au réseau de la Sonede. L'intervention de l'office au niveau de la gestion de l'eau des sources et la construction des rigoles permet aux habitants de se partager les quantités d'eau à la faveur de l'association d'intérêts communs. Tout comme pour l'irrigation des périmètres agricoles, la distribution de l'eau dite «potable» enregistre une certaine carence, faute d'entretien permanent des sources et la régularité de leur débit. Abdennaceur Djebbi, père d'une famille élargie, a reconnu certains acquis. «L'office a aménagé des pistes rurales, étendu des rigoles d'eau d'irrigation et présenté des conseils agricoles.. », précise-t-il, ajoutant que l'Odesypano est intervenu également en matière de plantation d'oliviers et d'accacias. Mais, il reste beaucoup à faire, à ses dires. «Même les oliviers sont atteints d'insectes qui affectent annuellement la récolte», déplore son voisin Mohamed Djebbi. «Tout au long de ce projet piloté par l'office, je n'ai bénéficié que d'un bassin individuel de réservation d'eau pluviale servant à l'irrigation de quelques figuiers», se rappelle-t-il. En plein air, dans la zone Karroubat, le responsable auprès de l'Odesypano a montré sur le tas des périmètres cultivés d'oliviers avec amandiers en intercalaire, des végétations des ravins et d'autres superficies aménagées à vocation sylvo-pastorale.
Des milliers de milliards ont été dépensés au cours des trois premières phases du projet pour désenclaver, autant que possible, des zones forestières et montagneuses dans le gouvernorat de Béja et promouvoir, dans la limite des moyens, les conditions de vie des habitants vivant d'une économie familiale peu développée.
C'est pour cette raison que tout le monde espère que la quatrième tranche du projet en question met le doigt sur les vraies plaies de ces régions précitées. D'autres zones d'interventions devraient également être touchées. Il s'agit des huit délégations du gouvernorat de Béja (Béja sud, Amdoun, Nefza, Thibar, Teboursouk, Testour, Guebollat et Medjez El Bab) comprenant 36 imadas, au profit 70 mille habitants et sur une superficie de 142 mille ha. Afin de mieux consolider les assises du développement communautaire en partenariat avec la population locale, l'Odesypano continue d'ici 2016 d'intervenir pour renforcer les capacités des comités locaux et des GDA, soutenir la production agricole et pastorale et les activités génératrices de revenus, consolider la gestion des ressources naturelles et améliorer les infrastructures rurales de base.


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