L'incendie qui s'est déclenché hier vers 6h10 au marché de Moncef-Bey a endommagé 352 points de vente, soit une superficie de 1.500 mètres carrés, dans le pavillon A, du côté de la partie arrière du souk et un café limitrophe. En effet, les opérations menées par la Protection civile se sont poursuivies tout au long de la matinée d'hier, avec l'assistance de plusieurs unités sécuritaires. Ce qui a permis de limiter la propagation du feu et d'éviter le pire. Selon des témoins rencontrés sur les lieux de l'incendie, l'écroulement du toit des dépôts de marchandises a empêché l'extinction de l'incendie rapidement. «Heureusement qu'il n'y a pas de pertes humaines, le reste est rattrapable», lance Haj Saleh en écartant qu'une panne électrique soit à l'origine de cet incident douloureux, «comment parle-t-on d'une panne électrique alors que le courant est quotidiennement coupé à partir de 18h30 jusqu'à 7h00 ? Cela me paraît n'avoir aucun sens. Dieu seul connaît les dessous de cette catastrophe». La partie arrière du souk dévastée par le feu contient plusieurs commerces d'appareils électroniques et électroménagers. Cela veut dire que les pertes sont colossales, comme le confirment certains commerçants. «J'ai tout perdu. Des millions et des millions. Je ne sais plus quoi faire pour nourrir mes enfants. Mon malheur est énorme. A qui profite cette catastrophe ? Et qui soulagera ce désastre qui nous a totalement détruits ?», s'interroge un des commerçants sinistrés. Alors que certains de ses collègues ont choisi de s'acharner contre les journalistes qui se sont déplacés sur place en versant dans l'agression morale et physique. Un journaliste et un cameraman exerçant pour le compte d'une chaîne télévisée ont été, on l'a repéré, tabassés par certains jeunes commerçants, sans être secourus par quiconque d'une grande assistance qui s'est contentée de quelques «Ya ! Ya ! Le pauvre, le mesquin !». Inutile d'en débattre. Dans la même optique, un agent des forces de l'ordre présent sur les lieux a fait remarquer que les actes de violence ont ciblé non seulement les journalistes, mais aussi les forces de la sécurité et de la Protection civile, les empêchant d'accomplir leur devoir. Cela dit, certains commerçants accusent les forces de sécurité d'être derrière cet incident, compte tenu des dernières agitations ayant secoué ce souk. Une accusation que les forces de sécurité ont dénoncé appelant les commerçants à garder leur calme et d'attendre les résultats de l'enquête judiciaire entreprise à ce sujet. «C'est une accusation irresponsable et sans aucun fondement. Les forces de sécurité sont chargées de maintenir l'ordre et non point de semer trouble et pagaille. Nous comprenons l'état psychique des sinistrés, mais cela ne leur permet pas de verser dans les fausses accusations. Ils n'ont qu'à patienter, en attendant que justice soit faite», observe une source du district national de la sûreté de Bab Bhar. Force est de constater, par ailleurs, que cet incident survient suite aux troubles et agitations qu'ont connus dernièrement les circuits sur la frontière tuniso-libyenne, et au moment où le gouvernement se démène contre la hausse des prix, la contrebande et toutes sortes de fraudes...