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Tout reste à faire
Tunisie-Canada
Publié dans La Presse de Tunisie le 20 - 09 - 2011

• On ne compte qu'une bonne vingtaine d'entreprises canadiennes, dont la majorité sont des bureaux de représentation, implantées en Tunisie.
Loin derrière les principaux partenaires européens, mais aussi certains pays moins avancés, le Canada n'est que le dixième investisseur en Tunisie. Assurément, c'est une timide réalisation en deçà de toutes les prévisions de la part d'une puissance économique mondiale, membre du G8. L'analyse de la structure des investissements, du commerce bilatéral et des dispositifs de soutien à l'activité économique démontrent la faiblesse et la fébrilité des relations économiques avec ce géant outre-Atlantique. On ne compte qu'une bonne vingtaine d'entreprises canadiennes, dont la majorité sont des bureaux de représentation, implantées en Tunisie. De même, les échanges commerciaux sont limités à quelques produits et activités à faible valeur ajoutée.
S'agit-il d'une étape préalable au passage à la vitesse de croisière des échanges, ou bien, d'une situation préoccupante qui mérite un profond diagnostic ?
Loin d'être alarmiste, plusieurs arguments soutiennent la deuxième thèse. Même si on reconnaît que, sous certaines conditions, notamment une volonté politique sans faille à aller de l'avant, les échanges pourraient atteindre des niveaux encourageants, fort bénéfiques pour les deux économies. «Certes, les réalisations sont minimes, mais les potentialités sont énormes dans plusieurs domaines d'activités», rassure M.Lotfi Charfi, directeur exécutif de la Chambre tuniso-canadienne du commerce et de l'industrie. En effet, le positionnement géographique de la Tunisie, la qualité de ses cadres et de sa main-d'œuvre lui confèrent tous les préalables pour devenir une plateforme de production et d'exportation. D'ailleurs, les investisseurs étrangers peuvent tirer profit de la proximité de l'Europe et de la zone Mena, ainsi que des multiples accords de libre-échange dans la région pour se positionner sur ce vaste marché. D'où, en plus de la bonne dizaine de millions de consommateurs du marché domestique, les investisseurs canadiens, et autres, peuvent cibler un large marché de plusieurs centaines de millions de clientèle dans les zones de libre-échange établies avec l'UE et d'autres pays voisins.
Toutefois, ceci semble insuffisant pour stimuler les investisseurs canadiens. En effet, les investissements restent focalisés sur le domaine de l'énergie, principalement le pétrole et le gaz. Force est de constater que pour ce qui est de l'exploitation des ressources naturelles, les entreprises canadiennes ont de l'appétit et figurent dans les premières positions. Le Canada est le troisième investisseur en Tunisie. S'agissant d'activités off-shore, d'une faible employabilité et d'une durée déterminée, il serait judicieux de les retirer des comptes pour mener un meilleur diagnostic de la situation.
Des relations commerciales moroses
A l'instar des timides réalisations en matière d'investissement, le commerce bilatéral est peu développé. En effet, le Canada n'est ni un important marché d'exportation ni une importante source de d'importation. D'après le rapport «Statistiques Canada» de mars 2011, les exportations tunisiennes n'ont pas dépassé 72 millions de dinars, en 2010. Cette réalisation est si faible que le chiffre d'affaires à l'export de certaines entreprises tunisiennes opérant sur des marchés classiques, européens et autres, pourrait dépasser ce niveau d'exportation. De même, l'enveloppe de 134 millions de dinars allouée aux importations en provenance du Canada est relativement faible. On accuse ainsi un déficit de la balance commerciale bilatérale, malgré le fait que le Canada est considéré comme un pays plutôt importateur, comme le témoigne le déficit de sa balance commerciale.
En plus, l'examen des flux de biens et services permet de remarquer facilement que les échanges se limitent à quelques produits classiques.
Pour ce qui est des importations, les céréales, principalement le blé, constituent, la part du lion des importations tunisiennes en provenance du Canada. Une centaine de millions de dinars a été décaissée en 2009 pour l'importation du blé dur. Toutefois, ces importations sont largement tributaires des prix internationaux de cette denrée et des conditions climatiques du pays. Autant de variables qui fragilisent les échanges. Déjà, dernièrement, la Tunisie a négocié une grande part de ses importations de blé sur d'autres marchés de l'Europe de l'Est.
Dans l'autre sens, des échanges, la Tunisie exporte les dattes, l'huile d'olive et végétale, les poissons et crustacés, les tissus dits denim de coton, les jouets-jeux et les articles de divertissement. En tête du classement, les produits du textile, essentiellement la lingerie féminine,ont rapporté plus de 7,5 millions de dinars. Parmi les produits classiques, le marché des huiles d'olive est estimé à 6,5 millions de dinars et les dattes ont généré une enveloppe de 4,5 millions de dinars.
A cet égard, il convient de rappeler que la majorité des huiles sont exportées en vrac. D'ou d'énormes pertes (manque à gagner) de valeur ajoutée. Pour les dattes, le constat est flagrant. Les premiers fournisseurs du marché canadien sont des pays dont les fruits sont relativement de moindre qualité. D'où les dattes tunisiennes disposent de tous les atouts pour occuper une meilleure place sur ce marché.
En réalité, la situation des échanges est meilleure. M.Lotfi mentionne que ces chiffres ne tiennent pas compte d'un soi-disant commerce caché, dit triangulaire. En effet, plusieurs composantes fabriquées en Tunisie, exportées en Europe, sont réexportées au Canada. Il illustre que « le producteur européen qui décroche un marché canadien pourrait sous-traiter une partie de sa commande en Tunisie», et d'ajouter: «Ces chiffres seront considérés comme une exportation en Europe, même si la destination finale est autre».
Des handicaps institutionnels majeurs
Certes, la forte intégration de l'économie du géant outre-Atlantique dans la zone de libre-échange du continent nord-américain (Aliena) est juteuse, mais elle ne justifie pas la faiblesse des échanges avec le reste du monde, notamment la Tunisie. D'ailleurs, plusieurs difficultés sont à franchir pour espérer développer des relations économiques pérennes avec ce grand pays.
Le premier handicap réside en l'absence d'une ligne de crédit bilatérale, avantageuse, au profit des investisseurs, à l'instar de ceux mis en place par plusieurs pays européens. On ne compte qu'une seule ligne, de l'EDC (Exportation développement Canada), trop chère et exigeant une garantie de l'Etat. L'apport des autres lignes de crédit multilatérales, accordées à plusieurs pays d'une région du monde spécifique, est trop limité, en nombre et en valeur.
Sur un autre plan, le déficit notable en information alimente l'incertitude du climat des affaires. Ce manque de visibilité est de nature à dissuader tout opérateur économique. M Charfi rappelle que l'un des investisseurs canadien a délocalisé son unité agroalimentaire, en un temps record, suite à la prise de connaissance de multiples avantages fiscaux et financiers en Tunisie. «L'entrepreneur s'est déplacé en Tunisie pour prendre connaissance des mesures d'incitations aux investissement», note-t-il. Ainsi, des bureaux de représentation des organismes de soutien tels que la Fipa, le Cepex, et autres auront beaucoup à faire pour réduire la grisaille qui trouble l'environnement des affaires. De nos jours, la Tunisie n'est représentée au Canada que par un corps diplomatique. Il est temps de multiplier les institutions en vue de mieux servir les entrepreneurs, tunisiens et canadiens. Aussi, une liaison aérienne directe entre Tunis et Montréal est fortement recommandée.
Mais tout développement de relations économiques est corollaire à une mutuelle volonté politique à maintenir et intensifier les échanges. Apparemment, cette condition fait défaut. Depuis longtemps, on n'a assisté ni à des visites officielles ni à des visites d'hommes d'affaires…
Etant une économie en développement, de plus en plus ouverte au reste du monde, la Tunisie mise sur le renforcement des échanges financiers, de biens et services et du personnel, avec tous ses partenaires pour renouer avec des taux de croissance qui s'approchent des deux chiffres. Seule une croissance économique soutenue est en mesure de répondre aux attentes les plus fondamentales d'emploi et de développement régional. En ces temps, la valeur des échanges économiques, notamment les investissements réalisés, témoignent de la position du pays partenaire par rapport à la transition démocratique de la Tunisie.


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