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La grève des jaunes
Taxis
Publié dans La Presse de Tunisie le 17 - 05 - 2011

Ils font la grève, les taximen de Tunis. Eux, ils ne cherchent pas à gonfler le tarif des courses, conscients qu'ils sont du modeste moyen des Tunisiens et convaincus du fait qu'il n'est pas sage d'aggraver une situation déjà assez délicate. Leur grève a été menée, hier, pour attirer l'attention sur les aberrations qui pèsent lourd sur le domaine des taxis.
Riadh, taximan depuis cinq ans, énumère les différentes difficultés dont souffrent les chauffeurs de taxis en Tunisie. Il dénonce la cherté du combustible. «Un taximan dépense journellement entre 25 et 30 dinars pour s'approvisionner en gasoil, ce qui est trop si l'on comptabilise les dépenses diverses. D'autant plus que nous payons les taxes sur combustible; des taxes qui s'élèvent à 18%. Ce qui est loin d'être le cas pour les autres moyens de transport public», indique-t-il.
Autre problème montré du doigt par Riadh‑: il s'agit de l'augmentation perpétuelle des retenus de la CNSS. En effet, ces retenues ont atteint entre 15 et 20% depuis 2009, puisqu'il étaient de l'ordre de 80dt par semestre pour être de l'ordre de 115dt par semestre actuellement. «D'autant plus que les prix des voitures sont fort salés. En ayant recours à la BTS, nous sommes obligés de payer 30% du coût de la voiture. Pourtant, cette voiture représente pour nous, les taximen, un matériel de travail et non un luxe. En sollicitant un crédit auprès de la BTS, on aspire à démarrer une activité professionnelle, un projet et non un luxe supplémentaire», renchérit Riadh. Un avis que partage Abdelesalem, un taxiste depuis 16 ans. Selon son avis, l'acquisition d'une voiture est plus que compliquée. Certes, les chauffeurs de taxi bénéficient d'une réduction de 3% sur l'achat d'une voiture. Toutefois, cette offre s'avère timide. «Le pire, indique notre interlocuteur, c'est que, en contrepartie de ce faible pourcentage, il nous est interdit de vendre le véhicule durant une période de cinq ans». Abdelsalem dénonce également la cherté des taxes bancaires; le système bancaire ne prend pas en considération l'aspect professionnel de ce métier. «Nous ne bénéficions ainsi d'aucune indemnité. Pis encore: en se présentant en tant que taximen, nous suscitons automatiquement méfiance et réticence», ajoute-t-il.
L'âge de la retraite des chauffeurs de taxi est également problématique, puisque la loi le fixe à 65 ans alors que les chauffeurs relevant de la SNT jouissent de la retraite à partir de 55 ans, soit 10 ans de moins.
Les taxis défilent dans le centre-ville mais affichent leur position hors service. Certains garent leurs voitures pour prendre un café. C'est le cas de Rachid Yaâkoubi. Ce taximan traîne une carrière de 22 ans dans ce métier. Il a déjà participé à la grève des taxistes en février 2000; une réaction au permis à points. Aujourd'hui, il adhère à la grève de 2011 pour de multiples raisons. Il faut dire qu'outre la cherté des prix des voitures, Rachid dévoile maintes lacunes. Il considère en effet, que le métier de taxiste est un métier indépendant qui ne doit aucunement être limité par un âge de retraite en particulier. «D'autant plus que la pension de retraite est minime pour une personne qui a passé sa vie au volant. En effet, la pension de retraite n'excède aucunement les 180dt; un montant très faible par rapport à la cherté de la vie», indique Rachid.
Taxis collectifs : la goutte qui fait déborder le vase
Les taximen mettent également l'accent sur la concurrence des taxis collectifs et les voitures de transport interurbain ( louages). Ce problème constitue un véritable point noir pour les chauffeurs de taxi. Selon les données fournies par Rachid Yaâkoubi, les chauffeurs de taxi collectifs détiennent des permis de conduire spécial bus ou transport interurbain. «Ces chauffeurs manquent de niveau d'instruction. Or, il est important pour une voiture à vocation touristique que le chauffeur soit d'un certain niveau», indique Rachid. Il montre, également, du doigt le problème des autorisations accordées d'une manière non réfléchie par les gouverneurs au profit des taxis collectifs. Selon M. Noureddine Ayari, trésorier au sein du syndicat des taxistes de Tunis, des aberrations inconcevables sont pratiquées dans ce sens. En effet, ces taxistes bénéficient d'autorisations sur le parcours groupant 24 lignes, ce qui est normalement restreint aux seuls taxis touristiques. «Ces autorisations non réfléchies s'appuient sur le certificat de compétence qui n'a rien à voir avec la carte professionnelle. Récemment, 4.000 taxistes ont reçu le certificat, ce qui est vraiment flagrant voire suspect. Rien que dans le gouvernorat de Tunis, le nombre des taxistes s'élève à 9.182. Un chiffre énorme surtout que la loi est claire et fixe un taxiste pour 600 habitants», explique M. Ayari. Il relève, par ailleurs, un autre problème, celui de la taxe sur les taxis à gaz. Ces derniers paient un timbre de 325dt et son souvent pénalisés à cause de l'absence, dans leurs véhicules de citernes sécurisée. «Les citernes sécurisées ne sont pas disponibles sur le marché», note Rachid Yaâkoubi.
D'un autre côté, le syndicat des taxistes demande l'annulation des taxes municipales, qui sont fixées à 55 dt par an et qui concernent les stations de taxi. «Or, la municipalité de Tunis ne nous consacre pas de stations. Pourquoi donc payer une taxe sur un service inexistant!», s'exclame M. Ayari.
Le syndicat recommande, également, la baisse du montant des assurances qui s'élève à 2.000dt. Il demande, en outre, la conversion du permis de taxi en un fonds de commerce, ce qui est opérationnel partout dans le monde. «Les taxistes ont droit à une retraite précoce, soit à partir de 55 ans», ajoute M. Ayari.
Riadh relève le problème de l'insécurité. «C'est un grand problème qui menace la vie de tous les taximen sans exception. Bon nombre d'entre nous, en effet, ont été victimes de braquages, d'agressions et de vol. La loi est ferme à notre détriment: nous ne nous sommes aucunement autorisés à nous munir de moyens nous permettant de nous défendre en cas de besoin. Pourtant, il convient pour notre sécurité d'avoir l'autorisation de nous doter d'un appareil de choc électrique ou d'une bombe à gaz. Dans les pays occidentaux, les voitures de taxi sont équipées d'une vitre séparant les sièges arrière des sièges avant. Il faudrait y penser», explique Riadh.
Le trésorier du syndicat des taxistes de Tunis indique, par ailleurs, que 72 taxistes sont portés disparus et que d'autres ont souffert, durant la révolution, d'agressions et de baisse de l'activité. «Les parties concernées feraient bien de reléguer les dates de paiement de crédits à janvier 2012 afin que les taxistes parviennent à remonter la pente», renchérit M. Ayari.
Notons que le syndicat des taxistes a déposé une série de communiqués préalables au ministère du Transport, au ministère de l'Intérieur ainsi qu'au ministère des Finances; des communiqués qui n'ont pas eu de réponses.


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