La Presse — Vraie réussite qui a valu à notre pays un hommage appuyé de la part de plusieurs organismes internationaux, la politique nationale de l'eau, initiée par le Président Ben Ali se distingue entre autres par son approche intégrée et durable. Une politique qui a permis à notre pays non seulement une réponse judicieuse et appropriée aux besoins en eau de la population et des différentes activités économiques, mais aussi de rationaliser cette demande tout en préservant l'efficacité de l'utilisation de l'eau. Mobilisation toujours grandissante des ressources, projets pour utilisation d'autres sources non conventionnelles telles que le traitement des eaux usées et leur utilisation sécurisée après épuration et le dessalement des eaux saumâtres, salée et de mer, et enfin stratégie pour l'économie de la consommation. En annonçant, le 12 mai 2007, sa décision d'instituer une journée nationale de l'économie d'eau à célébrer le 22 mars de chaque année en concomitance avec la Journée mondiale de l'eau, le Chef de l'Etat voulait appuyer l'effort national visant la rationalisation de la demande en cette ressource aussi précieuse que vitale. Effort traduisant l'objectif ambitieux et non moins réalisable qu'il a fixé auparavant et consistant à économiser 30% de la consommation projetée, à l'orée de 2030. Ayant déjà réalisé des résultats très encourageants, le programme national d'économie des eaux d'irrigation, mis au point début des années 1990, a constitué la priorité des priorités. L'agriculture étant le secteur le plus avide en eau puisqu'il accapare à lui seul jusqu'à 80% de la demande. Ainsi entre 15 et 25% d'économie ont été réalisés grâce notamment à des incitations et aides en faveur des agriculteurs. Un peu plus de 83% de la superficie des périmètres irrigués sont en effet équipées aujourd'hui de dispositif permettant l'économie d'eau. Maintenu et renforcé, ce programme sera suivi d'un deuxième ciblant, cette fois-ci, l'eau potable. De la gestion de l'offre à celle de la demande A côté des efforts visant le changement du comportement du consommateur dans le sens d'une utilisation rationnelle de l'eau, les pouvoirs publics ont instauré l'obligation du diagnostic technique pour les gros consommateurs (article 89 - nouveau - loi n° 2001-116 du 26 novembre 2001 modifiant le code des eaux promulgué en 1975). Il s'agit donc d'un diagnostic outillé et «périodique» aussi bien pour «les équipements» que pour les «travaux et les modes de production liés à l'utilisation des eaux, et ce, à partir d'un seuil fixé par décret». De son côté la Société nationale d'exploitation et de distribution des eaux (Sonede) s'est activement employée à lutter contre les déperditions au niveau de son réseau (conduites et compteurs). Des programmes d'économie ont été également mis en œuvre dans les institutions de l'enseignement supérieur (entre 50 et 60%), ainsi que dans les institutions relevant du ministère de la Santé publique (30% au moins). Souci d'équité Dans son article 86 (nouveau) la loi n° 2001-116 déjà mentionnée stipule que «l'eau constitue une richesse nationale qui doit être développée, protégée et utilisée d'une manière garantissant la durabilité de la satisfaction de tous les besoins des citoyens et des secteurs économiques». L'article en question précise aussi que «l'économie d'eau est considérée comme l'un des moyens les plus importants permettant le développement, la préservation et la rationalisation de l'utilisation des ressources hydriques». Il est donc clair que la politique nationale en matière d'eau a su négocier le tournant décisif faisant d'elle une politique de gestion de la demande après avoir été au tout début orientée vers la gestion de l'offre. Caractérisée par une disparité nette selon les régions, la répartition géographique de la disponibilité eu eau avec 81%¨au nord, 11% au centre et 8% seulement au sud, l'effort national est dirigé aujourd'hui vers l'acheminement du surplus mobilisé au nord vers le Centre et le Sud de façon à créer un certain équilibre et permettre ainsi l'extension des périmètres irrigués et la lutte efficace contre la désertification. Cette redistribution intelligente des ressources répond également à un souci d'équité si cher au Chef de l'Etat, puisqu'il a érigé l'équilibre régional en principe immuable de sa politique de développement. La vitesse supérieure Pour l'étape à venir et jusqu'à 2014, le Président Ben Ali n'a pas manqué de prendre d'importantes décisions venues renforcer sa politique en matière d'eau. Dans son programme «Ensemble relevons les défis», le Chef de l'Etat a préconisé d'entreprendre des études prospectives, à l'horizon 2050, relatives au secteur de l'eau (point n°20). Celles-ci «seront réalisées avant la fin de 2014, en adoptant un plan stratégique global et cohérent du secteur jusqu'à cet horizon, en insistant sur les aspects quantitatifs et qualitatifs, ainsi que sur les dimensions économiques, technologiques et de recherche scientifique». Visant un taux de mobilisation des ressources en eau de 95% pour le début de la seconde moitié de la prochaine décennie, le programme insiste également sur l'amélioration de leur exploitation en assurant leur utilisation optimale. Il projette aussi de «poursuivre le programme de raccordement des barrages et le transfert de leurs excédents», ainsi que la poursuite de la réalisation «du programme national pour le dessalement de l'eau de mer» et l'acquisition d'une plus grande maîtrise de ces technologies. Le programme projette également «la création de 10 stations de traitement des eaux utilisées dans l'industrie» (point n°21), ce traitement sera effectué grâce aux «technologies les plus récentes». Il s'agit comme le fixe le programme présidentiel d'atteindre avant la fin 2014 «un taux de réutilisation des eaux usées de 50% dans certaines cultures, dans l'industrie et le tourisme, contre 30% actuellement». Il est donc clair que la volonté présidentielle est venue renforcer les multiples acquis en matière de mobilisation, d'exploitation et de valorisation des ressources hydriques. Politique et acquis ayant suscité l'admiration de tous, pays, organismes internationaux gouvernementaux et non gouvernementaux, experts et autres. Citons parmi eux et à titre d'exemple, le Conseil mondial de l'eau, la Banque mondiale, l'Association solidarité Eau-Europe, et l'Association Maghreb-Machreq pour l'eau.