Avec son concept "Un film, Un sujet, Un débat", le festival du film et forum international sur les droits de l'Homme (FIFDH) se tiendra cette année du 4 au 13 mars 2011 à la maison des arts du Grutli à Genève. Placée sous le thème "Regardez, Filmez, Changez", cette neuvième édition mettra à l'honneur, à travers l'écrit, le verbe et l'image, les peuples dissidents et les défenseurs des droits de l'Homme. Et parce que les droits humains sont aujourd'hui au coeur des révolutions citoyennes, le FIFDH a, par conséquent placé "Le printemps arabe" au coeur de sa programmation 2011. "Les révolutions pacifiques et citoyennes du "printemps arabe" sont exemplaires pour supprimer les pires violations des droits de l'Homme. Les peuples en Tunisie et en Egypte ont submergé et défait des dictatures qu'on croyait indéboulonnables...ceux ci viennent de le démontrer, ils aspirent aux valeurs universelles, à la liberté et au respect des droits humains" déclare Léo Kaneman, Co-directeur de ce festival, dans un message mis en ligne sur le site du festival. "Tunisie: La révolution en marche" en lice pour le Grand Prix de l'OMCT En plus des films hors compétition, le FIFDH a choisi parmi les 13 oeuvres sélectionnées pour la compétition officielle dans la catégorie "Grands reportages (GR)" un documentaire de 30mn réalisé par le français Gilles Jacquier "Tunisie: la révolution en marche". Dans ce reportage à chaud, Gilles Jacquier plonge au coeur d'une jeune génération qui, en moins d'un mois, a mis fin à 23 ans de dictature, avec ses portables, ses ordinateurs et le net pour seules armes. Cette production France Télévisions-Envoyé spécial fait un zoom sur les manifestations de rue, résistance organisée depuis les réseaux sociaux, contournements de la censure, vidéos amateurs qui "révèlent l'impensable au reste du monde". Pendant plus d'une semaine une équipe d'Envoyé Spécial a capté ces moments de haute tension qui ont ébranlé le monde arabe: la colère de ces jeunes tunisiens, leur joie à l'annonce du départ de Ben Ali, et leurs espoirs de voir aussi fleurir "ce printemps arabe". Ce reportage dont la projection est prévue le 6 mars à la salle "Alhambra" à Genève, va concourir au Grand prix de l'Organisation mondiale contre la torture (OMCT) décerné au meilleur grand reportage (GR) pour la mise en lumière d'une situation particulièrement douloureuse démontrant la nécessité de lutter en faveur des droits de l'Homme. La projection sera suivie d'un débat "Le printemps arabe et après" conduit par François Sergent, directeur général de la rédaction du journal Libération en présence de trois intervenants: Sophie Bessis, historienne, secrétaire générale adjointe de la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) et membre du jury de cette 9ème édition, Safoua Bouazizi, militante tunisienne et Christophe Ayed, journaliste au quotidien Libération. Le débat offrira l'occasion de faire comprendre au mieux les soulèvements des peuples de Tunisie et d'Egypte. Solidarité avec les peuples tunisien, égyptien et iranien L'ouverture du festival sera marquée par la projection du film "Accordéon", dernier court-métrage du cinéaste iranien Jafar Panahi, soumis à 20 ans d'interdiction de réaliser des films et de quitter le territoire. La projection sera suivie d'un débat ayant pour thème "Solidarité avec les peuples tunisien, égyptien et iranien". Prendra part notamment au débat modéré par le politologue et spécialiste du monde arabe Hasni Abidi, la tunisienne Souhayr Belhassan présidente de la FIDH. Créé en 2003, ce festival a sélectionné pour la deuxième compétition officielle dans la catégorie "documentaires de création" 10 oeuvres qui seront en lice pour le Grand prix du FIFDH, offert par l'Etat de Genève et récompensant la meilleure réalisation. Cette année, le festival "dont la raison d'être est de soutenir les forces libres, les protagonistes des récents soulèvements et toutes celles et ceux qui se battent pour leur dignité", a introduit, dans sa programmation 2011 une nouvelle section cinématographique "Fiction et droits humains" avec une sélection de cinq oeuvres d'auteurs inédites qui apportent émotion et réflexion au combat pour la dignité humaine. Parmi ces films figure "678" (six, sept, huit) de Mohamed Dhiab (Egypte, 2010) qui rappelle qu'en Egypte, les femmes prennent une part active à la révolution. Présidé par l'écrivain, scénariste et homme politique espagnol Jorge Semprun, le jury réunit Huseyin Karabey, considéré comme l'un des fers de lance du nouveau cinéma turc indépendant, Sophie Bessis (Tunisie), l'actrice et réalisatrice française Zabou Breitman et éventuellement Jafar Panahi, l'un des réalisateurs les plus influents de la nouvelle vague iranienne. D'ailleurs, un hommage lui sera rendu ainsi qu'à Haytham Al-Maleh, avocat syrien emprisonné pour son engagement en faveur de la démocratie.