Trente-quatre milliards de dinars de financements, tel est le bilan final de la Conférence internationale sur l'investissement "Tunisia 2020", dont 19 milliards de dinars sous forme de promesses de financement et 15 milliards de dinars sous forme de conventions signées, a annoncé hier Fadhel Abdelkefi, ministre du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale, lors de la conférence de presse de clôture. Ce grand événement a enregistré, durant ces deux journées, 4.500 participants de 70 pays, dont 1500 partenaires économiques et 40 délégations officielles. Conventions M. Abdelkefi a indiqué que plusieurs conventions de financement ont été signées. La France s'est engagée pour des crédits de 3 milliards de dinars sur quatre ans, 420 millions de dinars sous forme de conventions et un don de 25 millions d'euros (près de 50 millions de dinars). Ajoutons à cela la conversion des dettes françaises en des investissements en Tunisie. Pour l'Arabie Saoudite, des conventions de 1,8 milliard de dinars ont été signées avec le Fonds saoudien sur 25 à 30 ans, pour un taux d'intérêt qui ne dépasse pas les 2% et une période de grâce entre 5 et 7 ans. L'Allemagne, à travers la Banque de développement allemande (KFW), a signé des accords de 260 millions de dinars. L'Union européenne a octroyé un don de 500 millions de dinars. Un contrat de financement de 6,8 milliards de dinars a été signé avec la Banque européenne d'investissement (BEI) ainsi qu'une convention pour l'octroi de 600 millions de dinars. Le gouvernement tunisien a également signé un contrat de financement de 3,3 milliards de dinars avec le Fonds arabe pour le développement économique et social (Fades), sur 30 ans et 7 ans de délai de grâce. En outre, une convention de financement de 309 milions de dinars a été signé avec la Banque africaine de développement (BAD), à des conditions favorables. Il s'est également engagé pour 1,5 milliard de dinars sur les quatre prochaines années. D'ailleurs, M. Abdelkefi s'est félicité du retour de la BAD en Tunisie. "C'est une bonne nouvelle pour notre pays, faisant de la Tunisie la capitale de la BAD dans la région de l'Afrique du Nord. C'est un message au monde sur la stabilité sécuritaire", se réjouit-il. Il ajoute que le Qatar a annoncé également l'ouverture d'une filiale du Fonds qatari de développement, la première filiale hors du Qatar. Promesses En ce qui concerne les promesses de financement, la BAD s'est engagée pour 5 milliards de dinars sur cinq ans, la Banque islamique de développement (BID) pour 4,4 milliards de dinars de crédits sur cinq ans, la Banque mondiale pour 2,2 milliards de dinars, le Qatar pour 2,8 milliards de dinars, , le Kouweït pour 1,1 milliard de dinars, la Suisse pour 560 millions de dinars, la Turquie pour 250 millions de dinars et le Canada pour 50 millions de dinars. Mais ces promesses de financement sont liées à l'avancement des négociations avec le Fonds monétaire international (FMI), indique M. Abdelkefi sans donner plus de précisions. Il souligne que les projets engagés dans le secteur privé sont également importants. Microsoft a signé une convention de partenariat avec le minsitère des Technologies de l'information et de l'Economie numérique. Smart Tunisia a signé également une convention avec Dcode, avec 400 postes d'emploi potentiels pour les ingénieurs tunisiens. Le groupe automobile français PSA a annoncé la création d'une entreprise pour la fabrication des pick-up. D'ailleurs, le lancement de la nouvelle pick-up sera fait à Tunis. Telnet a signé une convention avec Airbus. Le groupe Qatari "La Cigale" affirme aussi sa présence en Tunisie avec un projet touristique de 450 millions de dinars à Gammarth. Le ministère de la Santé a également signé un contrat avec un groupe britannique pour le financement d'hôpitaux en Tunisie. Le chef du gouvernement Youssef Chahed s'est félicité du succès de la conférence et a affirmé que le plus important est les messages véhiculés. "L'image d'une Tunisie nouvelle, qui a réussi dans sa transition démocratique et son retour en force sur la scène internationale. La Tunisie est sur la bonne voie. Elle est encore une fois une destination privilégiée pour les investissements", lance-t-il. Il affirme que les réformes entreprises commencent à porter leurs fruits, citant la loi sur le Partenariat Public Privé, la loi sur les banques, la loi d'investissement. "Nous devons nous unir pour la réussite de notre pays, et redonner confiance à nos compétences. Le travail commence aujourd'hui pour concrétiser ces projets", appelle le chef du gouvernement.