Musiquât entame sa deuxième décennie, toujours porté par le même imaginaire, celui des peuples et cultures d'ailleurs. Sublimant leurs rapports à la vie, à la divinité et à l'autre en des expressions musicales et gestuelles pour le plus grand plaisir d'un public conquis. Rendez-vous du 7 au 22 octobre à Ennajma Ezzahra. Cette 11e édition, haut en couleur, nous invite à parcourir le monde des musiques, de l'Inde du nord au Cap-Vert, en passant par l'Iran, la Turquie, l'Espagne, le Portugal, Cuba et le Congo. Une diversité féconde, alternant Khayal et Radif, chants d'Anatolie et Salsa et Contradanza, Fado et Flamenco, Soul africain et cap-verdien, qui promet des soirées pleines de découvertes et de plaisir. L'ouverture portera le sceau du Centre des musiques arabes et méditerranéennes. Un concert-restitution d'une résidence artistique qui a eu lieu au sein même du Palais Ennejma Ezzahra. Des artistes de talent issus du Maghreb et d'Europe ont travaillé ensemble pour nous présenter une mosaïque de musiques arabo-andalouses évocatrice de l'ère somptueuse que nos ancêtres avaient vécue. Ce concert d'ouverture est une coproduction du Cmam, du festival des musiques du monde (Paris), du festival Arabesque (Montpellier), Casa-Arabe (Espagne) et de l'Institut français de Tunisie. Mosaïque arabo-andalouse est l'agrégation d'une multitude de pièces instrumentales et vocales du répertoire des « nûbas » et des chants traditionnels d'influence andalouse en plus d'improvisations et créations nouvelles. Une sorte de synthèse de l'héritage musical véhiculé par les Andalous et de diverses expressions musicales locales et ses variantes. Le programme de «Musiquât» nous fait visiter, à travers le travail du trio indien Pandit Rajendra Prasanna une musique imbibée du répertoire régional de la vallée du Gange inspirée d'une belle tradition vocale et nourrie de prouesses techniques. Après l'Inde, c'est le Cap-vert, grâce à la voix très particulière de Nancy-Vieiraa, une artiste qui mérite bien son titre « la plus belle voix du Cap-Vert » parmi la nouvelle génération post-Cesaria Evora. Puis, c'est au tour de l'Iran avec Téhéran Ensemble qui alterne Radif (répertoire des grands maîtres de la musique classique iranienne basé sur l'improvisation et les compositions de Hamid Khansari et Yashar Ettati les deux piliers du groupe. Loin des clichés de la musique cubaine en vogue, le groupe Carlos & Sabor présente une musique revisitée entre néo-traditionnel et touche de modernité. De Turquie, la voix de Gülcan Kaya nous parvient, éclatante de beauté abordant chants d'amour, élégies, chants des émigrés et chants mystiques revisitant les chants populaires turcs, azérie ou encore anciennes mélodies des diverses communautés d'Anatolie. Le Portugal avec ses sonorités sera aussi présent grâce à la chanteuse pianiste Maria Bobone et sa superbe combinaison qui mêle les traditions du Fado et la fraîcheur du jazz. La clôture de «Musiquât» ne se fera pas sans un tour du côté de l'Afrique Noire et sans faire un crochet vers les rythmes flamenco. Gasandji, la Congolaise, chante pour soigner les âmes et distiller des rêves d'amour et d'humanité et le Cervantès-Flamenco, un projet musical qui réunit deux éléments emblématiques de la culture espagnole : les textes immortels de Miguel de Cervantès et le flamenco.