Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Développement territorial, spécialisation sectorielle des districts, voies transversales: Les implications économiques du nouveau découpage territorial
«Les districts nouvellement créés ont, désormais, accès aux frontières maritimes et terrestres du pays. Cette nouvelle division crée une sorte de complémentarité et une dynamique économique et sociale entre les régions développées et moins développées », affirme Samir Lazaar, directeur général du développement régional au ministère de l'Economie et de la Planification. «Le nouveau découpage territorial revêt essentiellement une dimension économique. Son objectif : réduire les disparités entre les régions, et ce, en provoquant des effets d'entraînement », a fait savoir Samir Lazaar, directeur général du développement régional au ministère de l'Economie et de la Planification, lors d'un débat en ligne organisé par l'institut Itbs sur le thème « La Tunisie et le nouveau découpage territorial : quel avenir pour les politiques économiques et de développement régional ? ». En effet, pour rappel, le processus électoral, qui a été amorcé en décembre 2023, va aboutir à la mise en place de la deuxième chambre. Une fois les élections locales achevées, le nouveau système de décentralisation prend racine en Tunisie, impliquant de profonds changements, notamment, en matière de conception des plans de développement « territorial ». C'est aussi un enjeu de répartition de richesses « Les plans de développement régionaux devront émaner depuis le niveau local », a précisé, en ce sens, le responsable. Il a expliqué que les collectivités locales élues devront contribuer à l'élaboration de politiques de développement qui seront adossées à des programmes et des mécanismes spécifiques, contrairement aux anciens plans de développement régionaux. Les anciens plans étaient conçus par le ministère de l'Economie et de la Planification à travers les structures de la planification, à savoir les offices de développement et le commissariat général au développement régional. Lazaar a ajouté que les districts nouvellement créés ont, désormais, accès aux frontières maritimes et terrestres du pays. Cette nouvelle division créée donnera, selon ses dires, une sorte de complémentarité ainsi qu'une dynamique économique et sociale entre les régions développées et moins développées, favorisant des échanges économiques positifs entre elles. « Ce nouveau découpage vise à instaurer une nouvelle répartition des richesses, passant d'une répartition à l'échelle nationale vers une répartition au niveau de chaque district. Le déclenchement d'une nouvelle dynamique économique va permettre de créer de la valeur ajoutée au niveau de chaque district qui sera répartie sur les collectivités locales », a-t-il indiqué. Le responsable a ajouté, dans ce même contexte, que le ministère prévoit de réaliser des études prospectives qui serviront d'outils d'aide à la décision pour les conseils locaux. Vers une infrastructure qui sert le nouveau découpage territorial En termes de planification, chaque district aura droit à son propre plan de développement qui sera aligné sur les orientations nationales, a affirmé le Dg. Afin de s'adapter au nouveau découpage territorial, les schémas directeurs d'aménagement territorial seront également révisés et un nouveau système de recensement de la population sera mis en place. Selon le responsable, la création de plusieurs pôles urbains dans des villes intermédiaires est, par ailleurs, envisageable, étant donné la relation de corrélation entre le taux d'urbanisation et l'amélioration des indicateurs de développement. D'après Lazaar, le plan de développement triennal 2023-2025, va concrétiser cette vision en favorisant la spécialisation sectorielle de chaque district dans des secteurs divers, tels que les industries agroalimentaires, l'économie du savoir, le textile... Toujours dans le cadre de cette nouvelle division, la priorité est accordée aux projets structurants inclusifs ainsi qu'aux projets d'infrastructures logistiques, tels que les autoroutes transversales, les couloirs économiques et les chemins de fer qui relient les villes côtières aux villes intérieures. Ainsi, le département mettra les bouchées doubles pour mettre en exécution les projets relatifs aux routes transversales qui relient les régions de l'Est à celles de l'Ouest, et ce, à travers le dédoublement des routes nationales. « La route nationale 13 qui relie le gouvernorat de Kasserine à Sfax sera le projet de départ », a-t-il affirmé. Le ministère de l'Economie va, également, entamer une étude sur la restructuration des offices de développement afin de les rendre compatibles avec le nouveau découpage territorial. Mais selon le responsable, les questions relatives au financement et aux prérogatives des districts demeurent les principaux défis de cette nouvelle orientation.