USA- Démission retentissante d'une employée juive de l'administration Biden en protestation contre le soutien à Israël    Royaume-Uni – USA : Le maire de Londres traite Trump de raciste et de sexiste    USA : La Chambre des représentants américaine contraint Biden à soutenir militairement Israël    Hatem Mziou : la réponse du président était positive    Tunisie au Sommet de Manama : Soutien Inébranlable à la Palestine    Mandat de dépôt contre Saadia Mosbah    Faible croissance en Tunisie : Analyse du premier trimestre 2024    Basket – Pro A : résultats complets de la J2 play-out (vidéo)    Tunisie – Sousse : Arrestation d'une femme qui vendait des kits pour la triche au bac    Palestine : la Tunisie s'oppose aux frontières de 1967 et à la solution à deux Etats    Tunisie – METEO : Nuages denses et pluies éparses sur le sud    Voici le taux de Chômage des femmes diplômées du supérieur    Urgent : Bonne nouvelle pour les supporters de l'EST    Bank ABC sponsor de la paire Padel Hommes    Saison estivale : Les préparatifs avancent à grands pas    GITEX AFRICA Morocco 2024 : Un moteur pour l'avancée transcontinentale vers un futur d'IA, préparant la région à entrer dans une nouvelle ère numérique.    La Fifa envisage des matches de championnat à l'étranger    Riadh Daghfous : Le nouveau variant 'Flirt' du Coronavirus jugé non dangereux    Un mail du procureur de la République de Versailles ? Gare à cet hameçonnage    Accès gratuit aux musées et sites historiques à l'occasion de la Journée internationale des musées    Kef: Des blessés dans une collision entre un louage et une voiture    Coupe de Tunisie : Les arbitres des huitièmes de finale    Hajj 2024 : le Groupe Saudia annonce le plan de la saison du Hajj    100 dossiers de recours approuvés pour les enseignants suppléants    DECES ET FARK : Naceur BELTAIEF    Le chef de l'Etat reçoit la ministre de la Justice : «Il n'y a pas d'escalade avec les avocats comme on laisse entendre ... mais nul n'est au-dessus de la loi »    En guise d'un sixième blanc : Nos élèves, aujourd'hui, à l'épreuve    76e anniversaire de la Nakba : La Tunisie célèbre la résistance du peuple palestinien    En bref    Wafa Ghorbel, lauréate du prix spécial du jury au Comar d'Or, à La Presse : «Mon roman libère la parole des laissés-pour-compte de la société»    Le CAB affronte Sakiet Eddayer en Coupe : Les espoirs reposent sur le cru !    El Amra : des affrontements entre Subsahariens font plusieurs blessés    Ligue des champions – L'EST prépare la finale devant Al Ahly (Ce samedi à Radès – 20h00) : Rééditer le scénario de Mamelodi Sundowns !    Abdallah Laabidi : la Tunisie vit dans l'isolement depuis des années    L'ES Métlaoui battue en déplacement : Le doute qui s'installe !    Kais Saied : Priorité à l'harmonisation du travail gouvernemental    Baisse de la production nationale de pétrole brut et gaz au premier trimestre    « Faites-vous plaisir » dans l'un des hôtels Iberostar en Tunisie    Premier trimestre 2024 : l'économie tunisienne enregistre une croissance de 0,2%    Tunisie : Le Président Kais Saied souligne l'importance du respect de la loi pour la sécurité nationale    Nakba 1948, Nakba 2024 : Amnesty International dénonce la répétition de l'histoire    Urgent : Une secousse sismique secoue le sud-ouest de la Tunisie    Le roi Charles III dévoile son premier portrait officiel    Carthago Delenda Est : la locution imprimée sur le T-shirt de Zuckerberg qui a offensé les Tunisiens    Festival de Carthage: Les préparatifs avancent à grands pas    Mark Zuckerberg : Carthage doit être détruite !    Tunisie: Le t-shirt de Mark Zuckerberg enflamme les réseaux sociaux    À la Galerie Selma-Feriani : Image, récit et représentation    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Entre littérature francophone tunisienne et littérature de langue arabe : La Tunisie, un pays bilingue ?
Publié dans La Presse de Tunisie le 17 - 10 - 2022

La Tunisie, un pays réellement bilingue? Difficile d'apporter une réponse à cette question eu égard au cataclysme engendré par la révolution et qui a porté préjudice aux écrivains tunisiens francophones. Le problème de la francophonie est à la fois ancien et nouveau, indique l'enseignant-chercheur en littératures francophones et romancier de langue française Ahmed Mahfoudh.
Une journée d'étude dédiée à la «Littérature, imagination et histoire dans la littérature tunisienne de langue française», avec comme principal sous-thème «Les littératures nationales peuvent-elles aider à penser les impasses de l'Histoire ? », a été organisée ce vendredi 14 octobre par le département des Lettres de l'Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts, Beit al-Hikma, à Carthage.
Lors de cette journée d'étude dirigée d'une main de maître par l'académicien Mohamed Kameleddine Gaha, professeur émérite de l'université de Tunis al-Manar, le président de l'académie Mahmoud Ben Romdhane a inauguré, le lancement d'un groupe de recherche «Littérature, imagination et histoire de la littérature tunisienne de langue française''.
La Tunisie, un pays réellement bilingue? Difficile à apporter une réponse à cette question eu égard au cataclysme engendré par la révolution et qui a porté préjudice aux écrivains tunisiens francophones. Le problème de la francophonie est à la fois ancien et nouveau, indique l'enseignant-chercheur en littératures francophones et romancier de langue française Ahmed Mahfoudh. « Il est ancien, car il est né avec l'émergence de la littérature maghrébine d'expression française mais aujourd'hui, le problème refait surface avec le retour du religieux et le réveil d'un nationalisme un peu opportuniste qui croit qu'en s'attachant à la langue arabe on sert la culture arabo-musulmane », enchaîne l'orateur.
Trois romans consacrés à la révolution sont cités à titre d'exemple. Bel Abime de Yemen Manai, En pays assoiffé d'Emna Belhaj Yahia, ainsi que son livre Solitude des cités de béton. Ces trois œuvres ont présenté trois bilans à connotation négative autour de ce qui a été qualifié comme «révolution du jasmin».
Un constat pessimiste certes, mais qui est aussi partagé par le professeur de langue arabe, écrivain et éminent poète dans les deux langues Abdelaziz Kacem qui, commentant l'exposé du professeur Ahmed Mahfoudh, s'est arrêté sur « La prétendue démocratie de la brouette » et sur la situation des francisant, qui ont été publiquement traités dans les médias de «rebus de la francophonie...». Amèrement, il laisse échapper qu'il s'est senti personnellement « insulté ». « Mais, on est souvent hostile à ce qu'on ignore », regrette-t-il.
Abdelaziz Kacem s'inquiète à propos de la situation des bilingues en Tunisie, et celle des professeurs d'arabe qui ont choisi d'écrire en français, tout en ayant une pensée particulière au poète tunisien Salah Germadi et à feu Mahmoud Messadi dont une grande partie de ses œuvres (Etudes et réflexions sur la francophonie, Des pensées poétiques et philosophiques) a été rédigée en langue française.
La question qu'on est en droit de se poser est tout autre. « Est-ce qu'on est en train de lire le roman tunisien d'expression française ? », se demande l'universitaire et enseignant Kamel Ben Ouanès. Ce dernier a l'impression qu'on ne lit pas suffisamment et les écrivains eux-mêmes ne se connaissent pas? Communication défaillante ou manque de visibilité? Pour lui, on n'a pas l'audace d'explorer un domaine extrêmement foisonnant et riche. Il a aussi pointé du doigt l'absence de recensement de la production francophone en Tunisie depuis l'indépendance jusqu'à ce jour.
Un débat autour de la francophonie en l'absence d'écrivains arabophones! La question a été soulevée par le professeur de littérature française, essayiste et écrivain francophone, Ali Abassi, qui s'est penché dans son intervention sur la question du « Réel et de l'imaginaire littéraire tunisien : des impasses au domaine du possible». Pour lui, on ne peut trouver des solutions aux problématiques soulevées par les conférenciers en l'absence d'un arabisant. Il ne s'agit nullement d'opposer la littérature francophone tunisienne à la littérature de langue arabe, il s'agit de deux volets complémentaires qui pourraient aboutir à une stratégie d'identification de la culture tunisienne et à une stratégie de survie en raison de certaines menaces, comme l'avait soulevé le professeur Abdelaziz Kacem.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.