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Le Maréchal ? C'est bien lui
32e anniversaire du décès de hamda ben tijani
Publié dans La Presse de Tunisie le 12 - 08 - 2015

C'est le 32e anniversaire de son décès (il décède le 12 août 1983). Un éminent artiste qui a passé toute sa vie à s'initier, à apprendre, à se recycler et à se régaler du 4e art.
Un don divin
Hamda Ben Tijani est l'homme qui a consacré sa vie à l'art théâtral, qu'il avait toujours considéré comme don divin ; don qu'il a dû exploiter pour le plaisir sans pour autant en faire une quelconque activité professionnelle car, en dehors du théâtre, notre bonhomme passait le plus clair de son temps dans son atelier au souk des balghagias pour se livrer à la confection et à la vente des mules.
L'activité artisanale est son véritable métier, à l'instar des hommes de profession de sa génération qui se livraient à l'activité artisanale et commerciale qui, au souk El Attarine, qui, au souk El Fekka, qui, au souk Ettrouk qui, au souk des Chaouachias et tant d'autres...
Le théâtre, sa passion
De son vrai nom Hamda ou Mohamed Ben Tijani Ben Belgacem Ben Mohamed Najem Mouelhi, né à Bab Jedid, Tunis, le 10 décembre 1901.
Son père voulait faire de lui un homme de lettres et d'éducation. Il l'avait inscrit à l'Ecole normale des instituteurs. Seulement, après le décès du paternel, le jeune Hamda avait connu des difficultés matérielles et fut contraint d'interrompre ses études et de se consacrer à l'activité commerciale et artisanale.
Depuis son jeune âge, Hamda Ben Tijani ressentait un faible pour le théâtre. Il avait un don particulier pour jouer sur les planches.
En évoquant l'historique du 4e art en Tunisie, Hamda Ben Tijani disait qu'il était né sept ou huit ans avant la naissance effective du théâtre tunisien ; car il se souvenait de la création de la première troupe théâtrale tunisienne en 1908, qui portait le nom de l'association de «L'étoile théâtrale», et c'est en 1920 que le jeune Hamda, accompagné de son frère aîné, avait assisté à la première représentation au nom de «Cinna», une pièce adaptée du poète dramatique français Corneille, interprétée par la troupe de l'association «Chahama arabia». Ce fut Mohamed Bourguiba (frère du président Bourguiba) qui joua le rôle principal de ladite pièce. Mohamed Bourguiba était aussi le directeur technique de l'association en question.
Selon Ben Tijani, la pièce «Cinna» de Corneille avait fait l'effet du déclic de son amour pour le théâtre : «Cette nuit-là, je sentais une grande passion qui me conduisait tout droit au théâtre, et je me sentais posséder les aptitudes et les compétences nécessaires, je me voyais capable de concurrencer les grands comédiens et tragédiens de toute la scène artistique».
Depuis cette fameuse nuit, Hamda Ben Tijani avait juré dans son for intérieur de devenir un grand acteur après avoir été enthousiasmé par les différents jeux de lumière et de son, l'harmonie entre la musique et les jeux d'acteurs...
Depuis cette date, Ben Tijani ne loupait aucune occasion d'assister et de suivre de près les pièces théâtrales jouées au Théâtre municipal ou au théâtre Rossini et commençait à nouer des contacts et faire la connaissance des différents acteurs... Il pensait sérieusement s'intégrer au sein d'une quelconque association.
Un début prometteur
Son souhait doublé d'un désir bien fondé se réalisa le jour où il fit la connaissance du grand homme de théâtre Béchir Kédidi qui venait de fonder en 1925 l'association «Avenir théâtral» dont le siège se trouvait à la rue El Marr à Tunis. Cette association groupait une pléade d'artistes et d'acteurs réputés, à l'instar de Chedly Ben Ammar, Taïeb Boujellabia, le musicien Béchir Fehmi et d'autres hommes d'art.
C'est donc à Béchir Kédidi qu'échût l'honneur de présenter Hamda Ben Tijani pour la première fois au public en lui attribuant le rôle de Chahed (témoin) dans la pièce «Ghaniatou El Andaloss» de l'écrivain Jorgi Zeydène. Cette pièce fut présentée en 1926 sur les planches du théâtre Ali Ben Kemla sis à Tunis, rue de Londres.
La deuxième apparition théâtrale de ce tragédien fut lors de la présentation de la pièce «Outaïl», œuvre de Shakespeare traduite en arabe par le poète libanais Elyass Abou Chabaka. Dans cette pièce, Hamda Ben Tijani joua le rôle du père de Daydamouna qui fut tué par Outaïl à la fin de la tragédie.
Seulement la troupe de Béchir Kédidi n'a pas survécu et s'éclipsa juste après les deux premières représentations, ce qui contraignait Am Hamda de changer de cap pour élire domicile dans une seconde association non moins valeureuse que la précédente. Ce fut la troupe du «Bonheur» (Essaâda) fondée dès 1914 par Abdejelil Larnaout et ne connaissait une réelle activité qu'à partir de 1924, étant donné la conjoncture difficile de guerre (Première guerre mondiale 14-18). En 1924, cette même troupe était présidée par Ahmed Taoufik Médéni, l'homme qui avait su associer les lettres aux arts.
Au sein de cette nouvelle association, Hamda Ben Tijani s'était illustré en jouant des rôles principaux dans diverses pièces. On peut citer des pièces à succès telles que «Chouhada El Watan» (Martyrs de la nation) de l'écrivain français V. Sardou, «Mejnoun Leyla» du grand poète égyptien Ahmed Chawki, «Les trois sultans» adaptation du regretté Sadok Rezgui qui était le secrétaire général de ladite association, fondateur du journal Ifriquia et auteur du livre «Chansons tunisiennes». Hamda Ben Tijani avait excellé dans l'interprétation des rôles principaux de ces différentes pièces qui avaient connu un grand succès auprès du public. Ces pièces ont été jouées à maintes reprises à Tunis et dans plusieurs régions du pays. Ce fut l'occasion propice pour notre éminent acteur de quitter la capitale et sillonner le pays du Nord au Sud.
L'échec du professionnalisme
Jusqu'à présent, Hamda Ben Tijani jouait au sein de ces différentes troupes bénévolement. Son don d'acteur prévalait. Son objectif était la satisfaction du public. Seulement, sa nouvelle intégration dans la troupe théâtrale Ben Kemla s'annonça différente, puisque notre vétéran-acteur venait de signer une convention avec ladite troupe stipulant sa rémunération en contrepartie de son travail d'acteur : une rémunération hebdomadaire lui est attribuée à condition de participer à une représentation théâtrale chaque fin de semaine. Toutefois, l'effort ainsi rémunéré ne répondait pas au leitmotiv de cet acteur imbu d'art théâtral qui voyait dans la fonction lucrative (jouer à répétition pour être payé), un inconvénient majeur. Il ne pouvait en aucun cas améliorer ses capacités d'artiste ni enrichir son expérience artistique sur les planches. Il quitta donc l'association théâtrale Ben Kemla pour s'intégrer au sein d'une autre association, l'avenir théâtral, où il a participé dans ses différentes représentations, parmi lesquelles on peut citer «Chamchoum wa Dalila», «Le Bossu», «Les deux orphelines» et «Le petit aigle».
Autres escales
Parmi ses différentes escales, on peut citer l'association «Union théâtrale» et surtout celle d'«El Kawkeb ettamthili» là où il assumait à la fois le rôle d'acteur et auditeur, car en parallèle au jeu théâtral, il suivait des cours du soir pour se recycler d'une façon continue et nourrir ses connaissances culturelles et artistiques.
Il avait suivi aussi des cours de théâtre à l'Ecole d'art dramatique, cours dispensés par d'éminents hommes de culture, à l'instar de Mohamed Lahbib, Hassen Zmerli, Othman Kaâk et Abdelaziz Agrebi.
Le Maréchal, son homonyme !
Par la suite, Hamda Ben Tijani intégra la troupe municipale de Tunis dès sa création en 1953, dirigée au début par Hamadi Jaziri ; seulement l'escale dans cette troupe fut interrompue avec l'arrivée de Zéki Touleymète.
Pour Ben Tijani, la saison 1955-56 est considérée comme le début d'une ère nouvelle vécue au sein de la troupe théâtrale de la Ville de Tunis. Il demeurait fidèle à cette troupe et y jouait en permanence jusqu'à la fin de sa vie.
Il avait participé à toutes les activités de cette troupe et c'est au sein de laquelle que notre vétéran de théâtre, déjà célèbre, avait remis sa gloire sur orbite en interprétant magistralement le rôle du Maréchal, pièce adaptée de l'œuvre de l'auteur dramatique français Molière qui s'intitulée «Le Bourgeois gentilhomme» et qui a été traduite en arabe classique depuis 1931 par les deux interprètes et hommes de théâtre Mohamed Zarrouk et Mahmoud Ben Othmane. Cette pièce fut intitulée «El beldi el moutanabel», elle a été jouée à maintes reprises au Théâtre municipal par la troupe «El Kawkeb ettamthili» dirigée par Mohamed Lahbib. Hamda Ben Tijani était parmi les éminents acteurs de cette troupe.
C'est en 1963 que le rôle du Maréchal lui a été proposé par le nouveau directeur de la troupe théâtrale de la ville de Tunis, Ali Ben Ayed.
Il est à signaler que le dernier rôle interprété par Hamda Ben Tijani a été dans la pièce «César» réalisée par Mohamed Kouka en 1983.
Am Hamda avait bien joué son dernier rôle. Il décède quelques mois après soit le 12 août 1983 à un âge dépassant les 81 ans. Lui rendre hommage à l'occasion du 32e anniversaire de son décès n'est que reconnaissance.
Source : Collection Mohamed Boudhina
Machahir Tounissia


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