Tunisie – La Société Ellouhoum commencera à vendre les moutons de l'Aïd à des prix préférentiels à partir du 8 juin    Kaïs Saïed, Chine, Ons Jabeur… Les 5 infos du week-end    Ahmed Hachani à Séoul : La Tunisie au Sommet Corée-Afrique    Tunisie – Tabboubi : L'UGTT a dès le début été avec « l'instant du 25 juillet »... Mais nous ne donnons pas de chèque à blanc !    Un sondage raciste crée la polémique en Allemagne avant l'Euro 2024    Solidarité avec Gaza – Les Maldives interdisent l'entrée des Israéliens    Tunisie – METEO : Quelques cellules orageuses sur le nord et le centre    Ons Jabeur chante et enflamme le public de Roland-Garros    Tunisie : la capitale s'enrichit de deux hôtels 4 étoiles    Le réalisateur Mohamed Amine Ziadi décède brutalement    La prochaine élection présidentielle ne se déroulera pas dans des conditions idéales    Quels sont les ouvrages offerts par Kaïs Saïed à la bibliothèque de Huawei ?    Pourquoi la Chine a-t-elle choisi de montrer BYD et Huawei au président Kais Saied ?    Décès de Mohamed Amine Ziadi    Le ministère de l'Education interdit le port du Keffieh palestinien lors des épreuves du baccalauréat    Match CA vs EST : lien streaming du derby de Tunis du 02 juin 2024    Tunis : la Mairie déterre les parkings à étages, qui végètent depuis 2015    Israël : 120 000 manifestants pour exiger l'arrêt de la guerre, un record depuis le 7 octobre    Les produits du terroir tunisiens s'ouvrent des horizons en Italie    Attention danger en mer Rouge : Pour punir l'Occident le Soudan autorise une base navale russe    Ligue 1 — Play-out (13e journée): Ce sera un duel ASS-ESM    Equipe nationale: Louhichi : "J'espère qu'on a fait les bons choix"    USBG: Des atouts pour surprendre    SECURITE ROUTIÈRE-PREVENTION: Sur les routes de l'incivisme, personne n'est à l'abri    Tunisie | Retour matinal de Kaïs Saïed après une visite stratégique en Chine    Dr Ali Bousrih: Un illustre vétérinaire    Mes Humeurs: Tourisme : de l'attention avant toute chose    Chroniques de la Byrsa: Le verre des riches et celui des pauvres    Fark: Tahar Elleuch    Tunisie-Chine: Déclaration commune sur un «partenariat stratégique»    La stabilisation du Yen Japonais est essentielle pour les marchés financiers mondiaux    Pourquoi: Des prix qui font tanguer…    Top 10 mondial et arabe des pays producteurs et exportateurs de Lait    «Je me suis bâti sur une colonne absente» de Meriam Bouderbela, Asma Ben Aissa, Ali Tnani et Haythem Zakaria à la galerie le Violon bleu: Filer les temps    Tunisie : accès gratuit aux sites historiques et musées ce dimanche    Solidarité mondiale : les capitales se lèvent pour dénoncer les crimes sionistes    Boutheina Gregba : cinq personnes mènent une campagne contre le Croissant rouge    BCT : le TMM se stabilise à 7,97%    Découvrez les trésors cachés des Peintres Italiens en Tunisie à la TGM Gallery    Lancement de l'«Encyclopédie numérique des Couleurs» : Cartographie des infinités chromatiques, une initiative tunisienne !    Météo : Pluies locales attendues l'après-midi sur quelques régions    Cessez-le-feu à Gaza : Le Hamas réagit positivement à la proposition de Biden    Olfa Abdelkefi Chakroun: L'architecture et l'empathie    La société Eagle Pictures de Tarak Ben Ammar distribuera le film Megalopolis de Coppola    Vague de chaleur mortelle en Inde    Urgent : Secousse tellurique à Bizerte    Tunisie: Ce dimanche, accès gratuit aux musées    Pour des raisons de santé, Wael Dahdouh met fin à sa visite en Tunisie    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Mobilité à Sfax: Bien plus qu'un problème social…
Publié dans La Presse de Tunisie le 11 - 05 - 2019

Comment résoudre les problèmes de mobilité à Sfax, une ville malade de sa circulation et de son transport collectif. Faut-il interdire les voitures en ville ou instaurer des péages urbains ? Ce chantier est loin d'être une démarche évidente pour les différents gouvernements qui se sont succédé depuis la révolution, car beaucoup d'engagements ont été pris, mais les réalisations demeurent bien en deçà des besoins et des espérances.
La nature de l'urbanisation dans le Grand-Sfax et la forte concentration de l'offre d'emplois dans le centre-ville exigent des mouvements de circulation pendulaires très prononcés de type «domicile–travail ». L'encombrement s'amplifie d'une année à l'autre et se transforme en une véritable congestion au niveau des principaux carrefours à l'entrée de la ville. Le résultat: une circulation routière qui devient un véritable calvaire !
Le pourquoi
Avec un système faisant peu de place aux transports en commun clairement en perte de vitesse continue et qui s'appuie uniquement sur un système de bus, la ville ne cesse de rencontrer des problèmes considérables de mobilité. Ceci la est dû, également, à une flotte de voitures particulières en expansion et un transport de marchandises transitant par le centre-ville, contribuant à l'accentuation de tous les maux : pollution visuelle et olfactive, encombrement de la chaussée, congestion et ralentissement et perturbation de la circulation. La ville souffre, également, d'une infrastructure routière insuffisamment développée et mal entretenue et d'une gestion inadéquate du système de transport (encombrement persistant et congestion).
En outre, à l'instar de toutes les villes partout dans le monde, Sfax est touchée par des problèmes environnementaux à cause d'une pollution incontestée et incontestable (émission de CO2, bruit, vibration, impacts visuels) et d'autres problèmes de sécurité avec un taux élevé du nombre des accidents de la route. «malgré son poids économique important (2e ville et centre économique du pays après le Grand-Tunis), Sfax se révèle un espace limité et contraint où on enregistre une rareté relative des places de stationnement, notamment dans son espace central faisant en sorte que les piétons se retrouvent être les usagers de la chaussée quand les voitures squattent les trottoirs. Donc, le droit à la mobilité dans la ville n'est pas garanti… A tout cela s'ajoutent l'absence d'informations sur les déplacements et une mobilité urbaine critique, provoquant un report modal vers la voiture particulière de plus en plus important», précise Faika Skander Cherif, enseignante à la Faculté des sciences de Sfax (FSS).
Trois problématiques majeures
D'après Mme Skander, pour réussir un système de mobilité intelligente et durable, il faut faire appel et activer trois piliers importants qui posent un vrai problème, à savoir le social, l'économique et l'environnemental. Pour le premier, il permettra une accessibilité aisée et facile, une insécurité routière mieux maitrisée, un confort des usagers du système de transport garanti, un système de transport public offrant des services améliorés, une réduction significative des inégalités sociales en matière de mobilité, une sécurité des infrastructures améliorée (état, emprise, trottoir et occupation, signalisation). Pour le pilier économique, il garantira une réduction aux niveaux des coûts de transport pour les usagers, des coûts d'entretien pour les exploitants et des coûts supportés par la collectivité relatifs aux externalités négatives. Il permettra, également, un gain de compétitivité du transport conduisant à une amélioration de la compétitivité du système économique dans son ensemble. S'agissant du dernier pilier, il contribuera à une réduction de la pollution et de l'usage intensif des véhicules motorisés privés (pollutions olfactive, sonore, visuelle), une réduction de la consommation énergétique, une meilleure utilisation /exploitation de l'espace public et une meilleure connectivité entre zones d'activités, résidentielles et de loisir.
La mobilité intelligente pour un développement durable
L'enseignante assure que la réussite d'un système de mobilité intelligente implique, entre autres, la mise en place d'un système de transport intelligent (STI) grâce au recours aux TIC et la promotion des solutions numériques procurant l'information en temps réel sur les modes de transport requis (le trafic, les incidents, les travaux, sur la disponibilité de place dans les parkings intelligents), en termes de localisation et de traçabilité. Il est, également, indispensable de concevoir un système de gestion intégré des transports en exploitant les bases de données ad hoc créées (Big Data). Il faut, également, encourager la multimodalité pour les voyageurs (réalisation de la gare multimodale associant les trains, tramways, taxis et voitures particulières), créer et multiplier des parcs relais en coordination avec la société de métro, encourager le développement des transports publics et des modes verts, favoriser le report modal pour le transport des marchandises de la route vers les transports ferroviaires, proposer une articulation entre système productif et logistique pour le transport des marchandises…
Il est, donc, plus que jamais temps de cibler une mobilité intelligente pour cette ville de demain, et ce, afin de faire face à un ensemble de défis matérialisés par les émissions de CO2, l'épuisement et le renchérissement des énergies fossiles, et la résorption de la pollution atmosphérique et des bouchons (possibilité de voitures électriques). On a, également, besoin d'une mobilité se voulant aisée pour les actifs, les étudiants et ayant un retour en termes de rentabilité économique et sociale. Une promotion de l'auto-partage et du covoiturage pour réduire le nombre de voitures en circulation et leurs effets pervers (gaz à effet de serre ou GES, temps de déplacement et éliminer la congestion) est, également, recommandée pour aller vers une mobilité partagée…D'autres propositions sont possibles, à l'instar d'un contrôle plus fréquent de l'état des véhicules et de leurs émissions de GES, une permission de circulation alternée en fonction de l'immatriculation des voitures particulières pourrait être proposée et retenue, l'utilisation du vélo et lui redonner la place qu'il occupait… «Une réorganisation de l'usage de la voirie urbaine en matière de distribution de marchandises passe par un système de rotation alternée qui permettrait d'assurer une livraison silencieuse la nuit ce qui aurait pour effet de réduire la congestion au niveau de la circulation routière. Par ailleurs, il serait nécessaire à terme, pour ce qui est du transport des marchandises, de réviser les règlementations, et ce, afin de préserver notre qualité de vie et apporter notre petite contribution à la durabilité et à la sauvegarde de notre ville», affirme-t-elle.
Mais malgré la multiplicité des études, les problèmes de transport persistent et s'aggravent de plus en plus. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce constat, dont en particulier le lenteur du rythme de résolution de ces problèmes, l'insuffisance des ressources financières, l'accroissement plus rapide de la demande de transport par rapport à l'offre… et l'absence de volonté politique nationale pour la mise en place des actions stratégiques recommandées à court, moyen et long termes pour avoir une mobilité intelligente dans la ville, basée sur l'identification des problématiques économiques, sociales et environnementales, et sur la création d'un axe primaire héliotropique comprenant les modes de transport collectif et intégrant les nouvelles technologies de suivi des performances.
Meriem KHDIMALLAH


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.