« Avec la présentation de son rapport général, la mission de l'Instance nationale de la réforme de l'information et de la communication est achevée », a annoncé, jeudi matin 03 mai 2012, M. Kamel Labidi, président de l'INRIC. Dans une interview accordée à Express FM, M. Labidi a affirmé qu'il en avait informé la Troïka et qu'il allait rejoindre son poste de journaliste et de défenseur de la liberté de la presse : « L'espoir est, désormais, grand pour que la Tunisie dispose, enfin, d'une presse libre, plurielle et indépendante, après le musellement des médias, depuis plus de cinq décennies ». Au sujet du rapport général de l'INRIC, M. Kamel Labidi a mis l'accent sur la qualité académique, historique, documentaire et prospective de ce document élaboré sur la base de normes internationale et d'expertises de pays qui ont connu des transitions démocratiques similaires à la Tunisie : « Ce rapport constituera un référentiel incontournable pour les gens du métier pour plusieurs années. Les contributions bénévoles de grande facture de professionnels, d'universitaires et de juristes à l'élaboration de ce rapport n'ont pas coûté un millime à l'Etat tunisien. Le dossier de la presse n'est pas l'apanage du gouvernement mais de l'ensemble des composantes de l'opinion publique et de la société tunisienne ». En ce qui concerne l'appel à la privatisation de la télévision publique, le président de l'INRIC a précisé qu'il n'existe aucun pays démocratique au monde qui s'est passé de médias publics, y compris le pays champion de la privatisation, en l'occurrence, les Etats-Unis. Pour la consultation « gouvernementale » sur le cadre législatif du secteur de l'information publique, M. Labidi a indiqué qu'il n'était ni sage ni correct pour un gouvernement issu d'élections démocratiques d'organiser une telle manifestation et surtout, d'y associer de farouches partisans de l'ancienne dictature : « C'est inadmissible d'organiser dans l'improvisation la plus totale et sans aucune préparation une telle consultation aux enjeux multiples. Les organisateurs se sont comportés comme les sinistres ministres de l'information des anciens régimes ».