L'avocat Mabrouk Korchid a critiqué, jeudi 11 janvier 2024, l'opposition du ministère des Affaires étrangère de souscrire à l'action sud-africaine contre le génocide commis par Israël contre les Palestiniens et a appelé le président de la République Kaïs Saïed à porter plainte contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. Invité de Khouloud Mabrouk dans l'émission 90 minutes sur radio IFM, il a avancé que se joindre aux efforts de l'Afrique du Sud – connu pour sa lutte contre la discrimination et la génocide – ne pourrait en aucun cas constituer une reconnaissance de l'entité occupante tel qu'annoncé par la diplomatie tunisienne. Dans la soirée de mercredi soit la veille du plaidoyer sud-africain à la Cour internationale de justice contre Israël, le ministère des Affaires étrangères a annoncé que la Tunisie ne souscrirait « à aucune action judiciaire intentée contre l'entité occupante devant la Cour Internationale de Justice » précisant que pareille action serait « une reconnaissance implicite de cette entité ». Plus tôt dans la journée de mercredi, des organisations tunisiennes, arabes et internationales ont publié une lettre appelant à soutenir l'action sud-africaine contre le génocide commis par Israël contre les Palestiniens. Notant l'importance de cette action historique et ses éventuelles répercussions sur l'entité sioniste si elle venait à aboutir, Mabrouk Korchid a rappelé que la Tunisie avait porté plainte contre Israël auprès des Nations unies en 1985 et cela n'a nullement été considéré comme une reconnaissance de l'entité sioniste. Le 1eroctobre 1985, après les bombardements israéliens ayant visé le quartier général de l'OLP installé à Hammam Chott, la Tunisie a intenté une action auprès de l'ONU. Deux jours plus tard, le Conseil de sécurité a voté la résolution 573 et a « condamné énergiquement l'acte d'agression armée perpétré par Israël contre le territoire tunisien, en violation flagrante de la Charte des Nations Unies et du droit et des normes de conduite internationaux ». L'avocat a ajouté qu'il serait judicieux de soutenir la position de l'Afrique du Sud affirmant que la Cour internationale de justice pourrait mettre un terme aux crimes commis contre le peuple palestinien, ordonner l'acheminent des aides et décider des réparations pour les Palestiniens, conformément aux dispositions de l'article 8 de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide dont Israël est Etat partie, tout comme la Tunisie. La Convention fait obligation aux Etats parties de prendre des mesures pour prévenir et réprimer le crime de génocide, notamment en adoptant une législation sur le sujet et en punissant les personnes coupables, « qu'elles soient des gouvernants, des fonctionnaires ou des particuliers ». Mabrouk Korchid a indiqué que l'Etat tunisien pourrait saisir plusieurs organes de justice internationale, la Cour pénale internationale entre autres, pour porter plainte contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou. « Il y a moyen de faire autre chose que scander des slogans », a-t-il souligné.