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Les uns amassent des milliards, les autres ont faim
Publié dans Business News le 25 - 09 - 2023

Le président de la République a effectué dimanche 24 septembre une marche à pied d'une bonne dizaine de kilomètres entre le centre-ville de Tunis et la ville de Radès en passant par Megrine. À plusieurs tronçons, la route était bloquée pour les automobilistes, puisque le cortège pédestre occupait toute la chaussée.
Il n'y avait pas les bains de foule habituels, mais plusieurs messages durant cette marche bien filmée par ses services.
Dans un Carrefour Market, Kaïs Saïed a constaté la pénurie de lait, l'eau minérale en faible quantité et était choqué par les prix des boîtes de conserves de tomates qui sont passés de 1,8-2,2 dinars il y a quatre ans à 4,9 dinars aujourd'hui. « Le peuple n'en peut plus de ces prix. Certains amassent des milliards et d'autres ont faim », s'est exclamé le chef de l'Etat appelant les hommes d'affaires à s'inscrire dans son programme historique.
Ce n'est pas la première fois, et ce n'est certainement pas la dernière, que le chef de l'Etat s'en prend publiquement, devant les caméras, aux hommes d'affaires et aux nantis. Il use du même discours de l'extrême-gauche, de la gauche socialiste et de la gauche communiste qui divisent la population en deux, celle de la minorité nantie face à la majorité précaire.
Pendant des décennies, ce discours a bien marché dans les grandes démocraties. La gauche a pu occuper les devants de la scène politique grâce à ses promesses de créer des sociétés plus équilibrées, plus justes, moins disparates. Le résultat, il est visible sous nos yeux, il suffit de lire l'histoire récente des démocraties quand elles étaient dirigées par des socialistes et des communistes. Elles n'ont rien rétabli, elles n'ont rien équilibré, elles n'ont pas réduit les inégalités. Au contraire, elles ont encouragé l'évasion fiscale et poussé les investisseurs à aller s'installer ailleurs.
En s'en prenant, sans cesse, aux riches et en cherchant à enlever aux riches pour donner aux pauvres, le président de la République est en train de réinventer l'eau chaude ou le fil à couper le beurre. Il n'y a rien de ce qu'il entreprend qui n'a déjà été entrepris ailleurs. Il lui suffit de voir ce qui s'est passé ces dernières décennies en France, au Royaume-Uni, en Allemagne, en Espagne, en Italie ou dans les pays scandinaves pour savoir que cette politique d'enlever aux riches pour donner aux pauvres n'a fait qu'accroitre la pauvreté et le chômage et réduit l'investissement et la croissance. Il encourage la paresse et décourage l'entreprenariat.
Le modèle social promu par Kaïs Saïed est inefficace et cela a été démontré des centaines de fois dans des dizaines de pays.
« Certains amassent des milliards et d'autres ont faim ». Pour Kaïs Saïed, l'ancien enseignant salarié de l'Etat, les gens n'ont pas le droit de s'enrichir et amasser des milliards, juste parce qu'il y en a d'autres qui ont faim.
Il y a une anecdote française de comptoir qui résume une certaine culture qu'on retrouve également en Tunisie et particulièrement chez Kaïs Saïed. Cette anecdote dit : « Aux Etats-Unis, quand un pauvre voit un riche dans une grosse limousine, il cherche à comprendre comment il a fait pour l'imiter et posséder à son tour cette limousine. En France, quand un pauvre voit un riche dans une grosse limousine, il fait tout pour le déloger et prendre sa place dans la limousine ».
C'est exactement ce qui se passe dans la Tunisie de Kaïs Saïed et la chose s'est bien aggravée ces dernières semaines.
Les riches sont stigmatisés et accusés de corruption et de fraude. Tout riche est suspect jusqu'à preuve du contraire. S'il y a des prix élevés, c'est qu'il y a forcément des spéculateurs et des corrompus. Dans les pages Facebook, partisanes du président de la République et réputées proches de lui, on cite nommément les plus grands chefs d'entreprise en Tunisie en les accusant de s'enrichir sur le dos de l'Etat par le biais de la fraude et de la corruption.
Avec sa commission de conciliation, Kaïs Saïed entend remplir les caisses de l'Etat par de l'argent provenant de ces soi-disant corrompus. À deux mois de la fin de sa mission, la commission a échoué à ramener l'argent promis, voire de l'argent tout court. Comme par hasard, concomitamment, on a procédé à l'arrestation de certains chefs d'entreprises et interdit de voyage plusieurs autres.
« Ils paient ou ils passent devant la justice ! », a juré le président. Mais ils paient quoi ? Ils n'ont rien volé, ils n'ont rien pris ! Les dossiers sont vides ou montés de toutes pièces !
Dans les pages partisanes du président, meilleurs relais du chef de l'Etat, c'est la chasse aux sorcières, la stigmatisation et l'intimidation.
Au lieu de s'interroger comment ces riches sont devenus riches pour faire comme eux, on les insulte et on les menace de leur confisquer les milliards qu'ils ont amassé.
Au lieu d'appeler les pauvres à aller travailler et cesser de rester attablés dans les cafés, on leur fait miroiter de l'argent facile venant du ciel.
Si les pauvres sont pauvres, c'est qu'il y a des raisons et la paresse est à la tête de ces raisons. Comment expliquer que les Tunisiens aient du mal à trouver des plombiers, des jardiniers, des aide-ménagères, des maçons, des chauffeurs, des artisans, des cuisiniers, des serveurs de café, des ouvriers ou de la main d'œuvre agricole, alors que le chômage est à deux chiffres ? Comment expliquer que les Subsahariens trouvent facilement du travail et pas les Tunisiens attablés dans les cafés du matin au soir, chicha au bec et chkobba à la main ?
À un niveau plus élevé, nos entreprises ont du mal à recruter des ingénieurs, des journalistes, des financiers, des analystes.
Autre raison de la pauvreté, l'Etat. Si celui-ci avait une réelle politique pour stimuler l'emploi et encourager l'investissement, il y aurait beaucoup moins de pauvres et beaucoup moins de chômage. Dans la Tunisie de Kaïs Saïed, on n'a même pas de ministre de l'Emploi depuis le limogeage du dernier titulaire en date en février dernier.
Ce même Etat qui taxe fortement la richesse avec des impôts parmi les plus élevés au monde. Avant qu'un riche devienne riche, il doit payer 25% d'impôt sur les sociétés et 10% d'impôt sur les dividendes en plus de 25-35% d'impôt sur le revenu, des cotisations sociales patronales et des 19% de TVA. L'Etat est le tout premier à bénéficier de la richesse des hommes d'affaires. Il gagne plus qu'eux !
Le chef de l'Etat en veut (et il a raison) aux corrompus, mais oublie qu'il est le chef d'un Etat qui encourage fortement la corruption avec son système d'autorisations (alcool, tabac, etc.) exclusivement basé sur le népotisme.
Kaïs Saïed met tous les riches dans le même sac. Or tous les riches ne sont pas corrompus et spéculateurs. Il met également tous les pauvres dans le même sac. Or tous les pauvres ne sont pas pauvres parce qu'ils ont été écrasés par le système.
Il y a des riches qui ont trimé dur, à la sueur de leur front, pour atteindre leur niveau enviable d'aujourd'hui. Plusieurs, parmi eux, ont commencé de zéro et ils sont les plus méritants.
Il y a des pauvres qui ne cessent de refuser les boulots, parce qu'ils ont une certaine idée haute de leur personne. Ils préfèrent en vouloir à la terre entière pour justifier leur pauvreté, plutôt que de faire une séance d'autocritique et d'aller travailler ou entreprendre.
Dans les pays développés, on ne stigmatise pas les riches, on les chouchoute pour qu'ils puissent créer davantage de richesse dont l'Etat est le premier bénéficiaire. C'est grâce à eux qu'il y a plus de croissance et moins de chômage.
Chez nous, Kaïs Saïed les stigmatise et les jette en pâture. Ceux qui créent la richesse sont diabolisés, alors que ceux qui tirent le pays vers le bas sont angélisés.
Au lieu d'encourager ceux qui créent la richesse, il les décourage et les envoie en prison.
Sa politique n'est pas basée sur l'investissement et la croissance, elle est basée sur l'Etat providence, la nationalisation, le racket et la mendicité.
Il refuse la réduction de la compensation, la privatisation et fait la manche. Après avoir obtenu 500 millions de dollars des Saoudiens, il s'attend à obtenir 127 millions d'euros des Européens.
Une telle politique basée sur l'entêtement, le racket, la mendicité et le découragement de l'investissement ne mènera nulle part. On l'a déjà vu, on l'a déjà expérimenté, il suffit de lire l'histoire des nations.


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