Le président de la République, Kaïs Saïed, s'est réuni, jeudi 27 juillet avec la cheffe du gouvernement, Najla Bouden et la ministre des Finances, Sihem Nemsia, au siège du gouvernement à la Kasbah, pour revenir sur plusieurs questions d'ordre économique et social. Le président de la République a appelé à la révision des nominations au sein des administrations, considérant que l'administration ne peut être un outil pour l'exécution des agendas politiques. Dans ce contexte, il a noté que certains ont été nommés sans même avoir les diplômes nécessaires. Par ailleurs, le président de la République a souligné la nécessité de trouver une solution radicale à la situation des journaux La Presse et Dar Assabah. "L'affaire ne nécessite pas des jours et des semaines, ou encore la création de commissions. Il suffit uniquement d'appliquer l'accord conclu. Il n'est pas question de céder la Presse ou Dar Assabah. Ils font partie de notre histoire, qui n'est pas à vendre. Quant aux biens confisqués, ça suffit. La mascarade a assez duré. Ceux qui se cachent derrière les coulisses sont connus. Ces radios appartiennent à l'Etat, pourtant, elles se sont transformées en tribunes pour dénigrer l'Etat et la patrie. Après, on prétend qu'il n'y a pas de liberté d'expression, alors qu'en réalité, ils ne parviennent même pas à réfléchir, ils n'ont aucune liberté d'expression". Par la suite, le président de la République a abordé la question du pain, assurant qu'il s'agit d'une ligne rouge. Dans ce contexte, il a indiqué que le problème réside dans la classification des boulangeries. "Cela fait qu'il y a du pain pour les riches et un autre pour les pauvres. Il n'y a qu'un seul pain pour tous les Tunisiens. On dirait qu'il s'agit d'une manière détournée pour lever la subvention des céréales. Cette situation ne peut plus durer. Il faut prendre les mesures nécessaires pour mettre un terme à tout cela et arrêter la vente du pain "non classé". Il y a des réseaux de trafic qui opèrent pour profiter de la situation. Les riches trouvent leur pain, tandis que les pauvres ne le trouvent pas. Pourtant, ce sont les pauvres qui payent les impôts pour subventionner le pain des riches". Kaïs Saïed poursuit son discours en affirmant : "On revient toujours à cette histoire de classification. À l'étranger, ils nous classent, et nous, nous classons le pain. Toutefois, la crise est internationale, bien qu'elle soit provoquée. Le problème, en réalité, concerne le stockage des céréales et non leur distribution, mais cela est une autre paire de manche". D'autre part, il a indiqué, en s'adressant à la cheffe du gouvernement : "Il faut faire face à la hausse des prix. Le but étant de créer des tensions sociales, mais heureusement, que le peuple est conscient qu'il s'agit d'un acte prémédité. Cependant, qu'ils sachent qu'ils n'échapperont pas aux sanctions", soulignant qu'il y a une absence de rigueur au niveau du contrôle des prix et qu'il est nécessaire de prendre des mesures urgentes à cet effet. "C'est un dernier avertissement, et que l'affaire soit close".