L'avocat et ancien président de l'Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC), a nié avoir été interdit de voyage le 28 juillet 2021. S'exprimant sur les ondes de Mosaïque FM, Chawki Tabib a expliqué qu'il n'a pas comparu devant le pôle judiciaire économique et financier. L'avocat a expliqué qu'il sera entendu par le juge d'instruction et qu'il n'a pas été inculpé. « Plusieurs plaintes sont déposées quotidiennement et concernant des personnes connues. En ce qui me concerne, il ne s'agit pas de la première plainte et celle-ci a été déposée il y a de cela plus d'un an », a-t-il poursuivi. « J'ai été agressé verbalement et physiquement à maintes reprises. Plusieurs campagnes de diffamation m'ont ciblé. J'ai m'y suis habitué car aucune enquête sérieuse n'a eu lieu à ce sujet », a déploré l'avocat. Il a considéré que l'instance a correctement fonctionné lorsqu'il en a été le président et qu'il ne s'est pas soumis aux pressions des lobbys. « J'aurais pu fuir mes responsabilités. J'en ai payé le prix par la suite », a-t-il estimé.
L'ancien président de l'Inlucc a affirmé avoir demandé un audit financier lorsqu'il a été démis de ses fonctions. « Même si la loi m'offre l'immunité, j'en ai jamais usé », a-t-il ajouté. Chawki Tabib a déclaré que lors de sa présidence de l'Inlucc, l'instance a transféré plus de 1300 dossiers à la justice. Il a rappelé que certains de ces dossiers concernaient des secteurs sensibles et des hauts fonctionnaires d'Etat tels qu'un ancien chef de gouvernement, des ministres et des membres de la douane et de la police. « La lutte contre la corruption doit prendre en compte l'existence de tout un système de corruption en Tunisie depuis l'établissement des husseinites en Tunisie. Il faut se rappeler la déclaration de Imed Trabelsi : tout le monde a repris nos pratiques en matière de corruption », a-t-il conclu.
